Vladimir réélu

18 mars, 2024 / Entrevue

Vladimir Poutine a été réélu pour un sixième mandat présidentiel au Kremlin, dans un contexte où l’opposition a été largement écartée, et il a souligné le sentiment de consolidation nationale que sa victoire représente pour la Russie. Avec plus de 87 % des suffrages, Poutine a remporté son meilleur résultat à ce jour, malgré les critiques internationales sur le processus électoral et l’absence d’une véritable compétition politique. Dans son discours de remerciement, il a promis que la Russie résisterait à toute intimidation extérieure, affirmant la détermination de son pays à faire face à ses adversaires.

« Je tiens à vous remercier tous, ainsi que tous les citoyens du pays, pour votre soutien et votre confiance », a-t-il lancé devant son équipe de campagne, avant de promettre que la Russie tiendra tête à tous ses adversaires. « Peu importe qui veut nous intimider ou à quel point, peu importe qui veut nous écraser ou à quel point, notre volonté ou notre conscience. Personne n’a jamais réussi à faire quelque chose de semblable dans l’histoire. Cela n’a pas fonctionné aujourd’hui et ne fonctionnera pas à l’avenir », a lancé le président fraîchement réélu.

Ce scrutin de trois jours a été marqué par des incidents, y compris des bombardements ukrainiens et des incursions de combattants armés se prétendant pro-Ukraine dans des régions frontalières de la Russie, ainsi que des protestations dans les bureaux de vote. Les critiques internationales ont été nombreuses, notamment du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a qualifié Poutine d’homme « ivre de pouvoir », et du chef de la diplomatie britannique David Cameron, qui a déploré le manque d’élections libres et équitables en Russie.

Cependant, malgré les critiques, plusieurs pays, dont la Chine et certains États d’Amérique latine, ont félicité Poutine pour sa réélection, soulignant la continuation des relations bilatérales sous sa direction. En interne, les autorités russes ont réduit au silence toute forme d’opposition, avec tous les candidats sélectionnés étant alignés sur le Kremlin. La mort d’Alexeï Navalny, principal détracteur de Poutine, en détention en février, a ajouté à la controverse entourant cette élection.

La mobilisation de l’opposition s’est manifestée dans des manifestations pacifiques, bien que l’ONG OVD-Info ait signalé des arrestations lors de ces actions. Poutine a minimisé l’impact de l’opposition sur le scrutin et a menacé de poursuites pénales ceux qui ont gâché leur bulletin de vote.

Les hostilités en Ukraine ont également eu un impact sur le déroulement du scrutin, avec des attaques aériennes meurtrières et des tentatives d’incursion terrestre à partir de l’Ukraine sur le territoire russe, en réponse aux actions de la Russie dans la région. Des pertes civiles ont été enregistrées, soulignant les tensions persistantes entre les deux pays.