Une famille menotté par erreur dans l’Eure

10 avril, 2024 / Entrevue

« Je tremblais, je pleurais ». La peur de leur vie. Dans l’Eure, à Val-de-Reuil, un incroyable couac de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention) a coûté une incroyable frayeur à un couple de quinquagénaires, ce lundi, avant 6 heures.

« Ils m’ont mise à genoux les mains en l’air et ils m’ont menottée. Je leur ai demandé ce qu’il se passait », témoigne, encore traumatisée, Géraldine à France Bleu Normandie. Cagoulés, casqués, armés, elle raconte comment ces policiers ont réalisé cette intervention par erreur.

« J’étais à demi nue, ils ont tout de suite été très violents et très agressifs. Je leur ai demandé si au moins je pouvais m’habiller et là ça les a rendus dingues. »

Géraldine, sur France Bleu Normandie

Pendant une demi-heure environ, ils sont intervenus dans le cadre de l’interpellation et du placement en garde à vue de 17 personnes, suspectées d’intrusion et de dégradations dans la cimenterie Lafarge à Val-de-Reuil en décembre.

« Les enquêteurs en sont, tout comme moi, désolés », car cette visite surprise n’était qu’une erreur. Qui s’explique par « un changement d’adresse de la personne que les policiers cherchaient à interpeller dans cette commune », selon le procureur de la République d’Évreux, Rémi Coutin. Sur France Bleu, il admet une descente « regrettable ».

« Comme dans un mauvais film ou un mauvais jeu vidéo »

Ils étaient tout de même une vingtaine de policiers au domicile de ce couple. Leur fils, également présent, a lui aussi été menotté. Au deuxième étage, « ils déboulent dans ma chambre, ils tirent ma couette, je suis menotté, je ne comprends pas ce qui se passe en fait », témoigne le jeune homme de 18 ans, étudiant en psycho, incapable de se rendre à un examen le jour-même.

24 heures après les faits, la famille reste sous le choc. Sans explication, la BRI a procédé aux fouilles avant de se rendre compte de sa bévue. « Ils sont partis et ils nous ont dit “bon courage, ça ne va pas être facile” », précise la professeur de danse, « et “excusez-nous du dérangement” ». La famille envisage d’engager une procédure.