Suspicions d’ingérence russe : Appels à une enquête au Parlement européen

29 mars, 2024 / Entrevue

Les chefs des groupes politiques libéraux et Verts au Parlement européen ont demandé vendredi l’ouverture d’une enquête interne après la découverte par les services de renseignement d’un réseau d’influence financé par Moscou. Cette révélation ravive les craintes d’interférences dans l’institution, plus d’un an après l’affaire du « Qatargate ».

Le gouvernement tchèque a annoncé mercredi que ses services de renseignement avaient mis au jour un réseau financé par Moscou, propagandant en faveur de la Russie sur l’Ukraine via le site Voice of Europe, et étendant son influence jusqu’au Parlement européen, sans fournir plus de détails.

Selon les informations disponibles, ce réseau aurait approché des eurodéputés et aurait financé la diffusion de propagande russe, impliquant des parlementaires recevant des fonds de la Russie, a déclaré le Premier ministre belge Alexander De Croo jeudi devant la Chambre des représentants belge.

Valérie Hayer, eurodéputée macroniste française et présidente de Renew Europe (centristes et libéraux), a écrit à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, pour demander l’ouverture immédiate et transparente d’une enquête interne, en collaboration avec les autorités nationales.

À quelques semaines des élections européennes, Hayer a souligné que les électeurs devaient savoir si les eurodéputés ou les candidats travaillaient avec le soutien de la Russie ou de ses agents, insistant sur la nécessité de défendre la démocratie européenne contre de telles menaces.

Les Verts ont également demandé une enquête rapide et approfondie au niveau européen, qualifiant cette affaire d’attaque directe contre la démocratie européenne. Terry Reintke, élue allemande et l’une des deux têtes de liste des Verts pour les élections, a déclaré que Poutine tentait de s’en tirer avec sa guerre en Ukraine et que les politiciens ayant reçu de l’argent devaient être sévèrement punis, politiquement et juridiquement.

Une porte-parole du Parlement européen a déclaré à l’AFP que l’institution examinait actuellement, en coordination avec ses partenaires institutionnels, les conclusions des autorités tchèques concernant le média « Voice of Europe ». Elle a également rappelé que l’accès des médias figurant sur les listes de sanctions de l’UE était déjà interdit, et que les eurodéputés étaient tenus de respecter des règles claires en matière d’indépendance et d’éthique, sous peine de sanctions.

Le Parlement européen est secoué depuis décembre 2022 par l’affaire du « Qatargate », impliquant des soupçons de corruption d’élus liés au Qatar et au Maroc.