Snoop Dogg : « Le sexe, la violence et le meurtre étaient la clé pour vendre du rap en 1990. Mais moi, je veux promouvoir la paix… »

30 mars, 2024 / Jerome Goulon

Devenu une star mondiale dans les années 1990 avec son album Doggystyle, vendu à plus de 11 millions d’exemplaires, Calvin Cordozar Broadus Jr., alias Snoop Dogg, est toujours aussi populaire plus de 30 ans après.  Véritable  ovni dans le milieu du rap, pour défendre davantage la paix et l’amour plutôt que les armes à feu, Snoop Dogg cumule les casquettes. Aujourd’hui à l’affiche du film The UnderDoggs, disponible sur Prime Video, il nous a accordé une interview à retrouver en intégralité dans le nouveau numéro d’Entrevue

Entrevue : Tu es l’un des rappeurs les plus connus au monde, et ta popularité est toujours la même depuis les années 1990. C’est quoi le secret de ta longévité ? Ne pas te prendre au sérieux, justement ?
Snoop Dogg : Oui. Je représente un visage amical du gangsta rap, et je ne me suis jamais pris au sérieux. Mon premier album, Doggystyle, s’est vendu à 11 millions d’exemplaires. Il a contribué à faire connaître le hip-hop dans le monde alors que la pochette était un dessin humoristique avec des chiens…

Un rappeur qui éteint les incendies plutôt que de les allumer, c’est plutôt rare…
J’ai toujours été comme ça. Quand j’ai sorti Doggystyle en 1993, j’avais déclaré à l’époque : « Je vais essayer d’éliminer la violence des gangs ! » C’est vrai que c’était très décalé… 

Tu as poursuivi sur cette voie dans l’album qui a suivi, avec le titre Doggyland notamment, qui était une ode pour la paix…
Oui, ce titre était un cri pour un monde meilleur et plus sûr. Doggyland était un réveil. Je voulais vraiment écrire un morceau de rap qui racontait ce que pourrait être la vie s’il n’y avait ni violence, ni maladie, ni meurtre. Mais personne n’a aimé ça. Les fans de rap étaient trop habitués à rapper en disant des mots très crus comme « Fuck Ya ! », « Tirez sur un négro ! », « Salope », etc… C’était au milieu des années 1990, les banlieues blanches associaient les rappeurs noirs et le rap aux gangs et à la violence. Les paroles de Doggyland, qui disaient qu’il fallait sauver des vies, étaient à l’opposé de la façon dont les médias, les labels et les stars du rap comme The Notorious B.I.G et Ice-T voulaient vendre la musique.  

Tu étais donc en complet décalage…
Oui. Le sexe, la violence et le meurtre étaient la clé pour vendre du rap dans les années 1990. Alors quand j’ai dit : « Je fais partie de ce mouvement musical, mais je veux promouvoir la paix, la positivité et l’amour », l’industrie a dit : « Faites-le sortir avant que tout le monde ne commence à faire ça ! » (Rires)

Vous voulez en savoir plus ? Retrouvez l’intégralité de l’interview de Snoop Dogg dans le nouveau numéro d’Entrevue, actuellement en vente…