Renaissance : le casse-tête de la tête de liste aux européennes

16 février, 2024 / Radouan Kourak

Alors que la campagne des élections européennes a déjà débuté pour la majorité des partis français, le camp présidentiel fait exception, à 114 jours du scrutin il n’a pas encore désigné sa tête de liste. Initialement pressenti pour conduire la liste, le patron du parti Renaissance, Stéphane Séjourné a été nommé ministre de l’Europe et des Affaires étrangères en janvier, écartant ainsi toutes possibilités de briguer la tête de liste marconiste.

Depuis, plusieurs noms sont régulièrement évoqués, parmi lesquels celui de l’ancien porte-parole du gouvernement Olivier Veran redevenu cette semaine Député l’Isère, cette option ne semble pas faire l’unanimité dans la majorité. Bruno le Maire, actuel ministre de l’Économie et des Finances n’y a pas non plus échappé, mais avec le privilège d’une demande présidentielle, ce serait Emmanuel Macron lui-même qui lui aurait demandé de conduire la liste, proposition qu’il aurait déclinée.

Consciente que la star du scrutin sera le très populaire Jordan Bardella qui conduit la liste du Rassemblement National, la macronie cherche une option solide qui permettra de faire face au jeune loup du RN.

Une jeune femme peu connue tête de liste ?

Le groupe Renew Europe au parlement dans lequel siègent les députés Renaissance a une nouvelle Présidente, la Mayennaise Valerie Hayer s’est fait élire le 25 janvier dernier à la présidence du troisième groupe le plus important de l’hémicycle européen. À 37 ans, cette européenne convaincue n’est pas une novice de la vie politique, elle a d’abord été conseillère municipale puis départementale en Mayenne sous les couleurs de l’UDI, avant de rejoindre dès 2017 Emmanuel Macron et de se faire élire Eurodéputée en 2019.

« Jeune, européenne, militante et avec une implantation locale, elle coche toutes les cases, ce serait une excellente tête de liste » confie un dirigeant du MoDem à Entrevue. Son profil semble également faire consensus chez Horizons l’autre allié de centre-droit de Renaissance.

Emmanuel Macron conserve en option le nom d’un de ses fidèles, l’ex-ministre Julien Denormandie qui aurait dans un premier temps écarté la proposition. Bernard Guetta, Député européen et ancien journaliste à ce matin sur France 2 affiché son intérêt pour la tâche : « Si on me le propose, j’accepterai volontiers. Je relèverai le défi parce que ce sera un défi. (…) »

Toujours deuxième, mais loin derrière le Rassemblement National, les intentions de vote pour la coalition présidentielle ne cessent de s’amoindrir. « J’espère que l’on aura désigné une tête de liste avant les élections » ironise un proche du président de la République.