Reconnaissance d’un État Palestinien par l’Irlande, la Norvège et l’Espagne : Israël rappelle ses ambassadeurs

22 mai, 2024 / Entrevue

L’annonce de la reconnaissance d’un État palestinien par l’Irlande, la Norvège et l’Espagne a déclenché une réaction immédiate d’Israël, qui a rappelé ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège pour consultations. Cette décision survient en plein conflit violent entre Israël et le groupe terroristes Hamas dans la bande de Gaza, un conflit qui a fait de nombreuses victimes civiles des deux côtés et engendré une situation humanitaire désastreuse.

Le Premier ministre irlandais, Simon Harris, a déclaré que cette reconnaissance est un « jour historique et important pour l’Irlande et pour la Palestine ». Cette initiative s’inscrit dans un contexte où plusieurs pays européens, dont la Slovénie et Malte, avaient déjà exprimé leur volonté de reconnaître un État palestinien. En réponse, le ministère israélien des Affaires étrangères a averti que cette reconnaissance pourrait transformer ces pays en « pions dans les mains de l’Iran et du Hamas », soulignant que la reconnaissance sans une solution négociée constitue une « récompense » pour le Hamas. Israël considère le Hamas comme une organisation terroriste soutenue par l’Iran, et estime que toute reconnaissance unilatérale pourrait encourager de nouvelles violences.

Le conflit a été déclenché par une attaque terroriste du Hamas le 7 octobre, qui a causé la mort de plus de 1170 personnes, principalement des civils, selon les chiffres israéliens. En réponse, Israël a lancé une offensive massive sur Gaza, tuant au moins 35,647 personnes, selon les autorités locales, et détruisant une grande partie de l’infrastructure de Gaza. Les frappes aériennes israéliennes ont continué à travers la bande de Gaza, affectant gravement des zones comme Rafah, Jabalia, Zeitoun, et Gaza-ville, et mettant en péril le fonctionnement des hôpitaux.

L’ONU rapporte que 1,1 million de personnes à Gaza sont confrontées à des niveaux de faim catastrophiques en raison de la quasi-cessation de l’acheminement de l’aide humanitaire, particulièrement après qu’Israël a pris le contrôle du poste-frontière de Rafah. La distribution de nourriture par l’Unrwa a été suspendue en raison du manque de fournitures et de la situation sécuritaire. En dépit de l’établissement d’un port temporaire par les États-Unis pour faciliter l’acheminement de l’aide, environ 569 tonnes d’aide, principalement des vivres, restent non distribuées, exacerbant la crise humanitaire.

Dans ce climat de guerre et de détresse humanitaire, la Cour pénale internationale (CPI) a intensifié la pression sur Israël. Le procureur de la CPI, Karim Khan, a annoncé avoir demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant, les accusant de crimes tels que « l’affamement délibéré de civils », « l’homicide intentionnel » et « l’extermination ». Ces accusations visent à souligner la gravité des actions israéliennes à Gaza et à renforcer la responsabilité internationale dans ce conflit.

La reconnaissance d’un État palestinien par des pays européens, associée aux accusations de crimes de guerre contre Israël, place le conflit israélo-palestinien au centre de l’attention mondiale. Les efforts internationaux pour apaiser la situation et promouvoir une solution négociée sont plus que jamais cruciaux, alors que la violence et la souffrance continuent d’augmenter.