Procès de l’attentat de Nice : les enfants témoignent

22 avril, 2024 / Radouan Kourak

Le procès en appel de l’attentat islamiste de Nice, qui a coûté la vie à 86 personnes et blessé plus de 450 autres il y a huit ans, s’est ouvert ce lundi à Paris. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, le terroriste auteur de l’attaque au camion-bélier, a été abattu par les forces de l’ordre. Deux complices, Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb, avaient été condamnés à 18 ans de prison lors du premier procès en décembre 2022, mais ont fait appel de cette décision.

Une dimension particulièrement poignante de ce procès en appel est la présence, pour la première fois, de jeunes témoins, qui étaient enfants au moment de l’attaque. Neuf d’entre eux, âgés de moins de 13 ans à l’époque des faits, devraient prendre la parole depuis une salle spécialement aménagée à Nice, par visioconférence.

Ces enfants, parmi les 3 000 présents sur la Promenade des Anglais ce jour-là, ont été profondément affectés par l’horreur de l’attaque. Certains ont été suivis par une cellule psychologique depuis lors. Pour eux, témoigner peut être à la fois difficile et potentiellement libérateur.

Kenza, 12 ans aujourd’hui, exprime le désir de témoigner depuis longtemps. Sa mère, présidente de l’association « Une voie des enfants », explique qu’elle souhaite partager son expérience avec ses propres mots, afin que la cour comprenne pleinement l’impact de l’attentat sur la vie des enfants. Malgré les défis, Kenza est déterminée à raconter son histoire, estimant que la parole peut être libératrice.

Lors du premier procès, certains enfants n’ont pas pu témoigner en raison de leur jeune âge, ce qui a été source de frustration pour eux et leurs familles. Mais pour ceux qui ont choisi de témoigner cette fois-ci, c’est une étape importante dans leur processus de guérison et de reconstruction.

Toutefois, tous les enfants ne sont pas prêts à revivre le traumatisme de l’attaque en parlant devant la cour. Certains préfèrent garder le silence, soit par pudeur, soit parce qu’ils sont encore en train de se reconstruire. L’avocate qui représente plusieurs enfants victimes souligne l’importance d’écouter et de respecter leur choix.

La parole des enfants lors de ce procès en appel peut apporter un éclairage précieux sur les événements qui ont eu lieu ce jour-là. Leur témoignage peut aider à combler les lacunes dans la compréhension de l’attaque et à rendre les conséquences de celle-ci plus concrètes pour la cour.