Olivier Véran : « Je ne toucherai pas aux fessiers »

22 mars, 2024 / Entrevue

Olivier Véran, l’ancien ministre de la Santé et ex-porte-parole du gouvernement, a récemment pris la décision de retourner à la pratique médicale en revêtant à nouveau la blouse blanche. Bien qu’il affirme respecter le droit des gens à avoir un avis, il reconnaît qu’il aurait été critiqué quoi qu’il fasse. Son choix de se tourner vers la médecine esthétique suscite des réactions mitigées. Dans une déclaration au Parisien, il a indiqué avoir reçu l’approbation de la Haute Autorité de transparence de la vie politique, qui a émis un avis favorable à son égard.

La décision d’Olivier Véran de quitter la neurologie, une spécialité confrontée à une pénurie de médecins, a particulièrement irrité ses détracteurs. En effet, en 2021, lorsqu’il était ministre de la Santé, il avait exprimé son engagement à éliminer les déserts médicaux dans un délai d’environ cinq ans.

En cette période de crise sanitaire, certains observateurs expriment leur perplexité quant à ce choix personnel d’Olivier Véran. Jean-Marcel Mourgues, président de la section santé publique de l’ordre des médecins, estime qu’un homme politique confronté aux difficultés d’accès aux soins devrait faire preuve de cohérence et d’exemplarité dans ses engagements. Il peine à comprendre le choix de Véran, d’autant plus que de plus en plus de médecins se tournent vers la médecine esthétique, une pratique souvent plus lucrative.

Cette opinion est partagée par Jérôme Marty, président du syndicat Union française pour une médecine libre (UFML), qui a souligné lors d’une interview sur RMC que dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, les politiques menées par Monsieur Véran ont des conséquences directes sur l’accès aux soins, et qu’il serait courageux de sa part de rester dans sa profession pour offrir son aide aux patients.

Parallèlement à son mandat de député, Olivier Véran consacre une journée par semaine à une formation à la Clinique des Champs-Élysées. Il vise à obtenir trois diplômes universitaires (DU) à la faculté de santé de Créteil d’ici l’été. Il assure que son travail ne se limitera pas aux interventions typiquement associées à la chirurgie esthétique, et qu’il n’interviendra ni sur des organes génitaux ni sur des fessiers, et qu’il restera à l’écart des prothèses mammaires. « Je ne toucherai ni à des pénis ni à des fessiers, et je serai très loin des prothèses mammaires. », a-t-il précisé.