Non-lieu confirmé pour les gendarmes dans l’affaire Adama Traoré : la famille se pourvoit en cassation

16 mai, 2024 / Radouan Kourak

La cour d’appel de Paris a confirmé le non-lieu prononcé en faveur des trois gendarmes impliqués dans l’interpellation d’Adama Traoré en juillet 2016, une décision qui apporte un soulagement certain aux forces de l’ordre. Adama Traoré, un jeune homme noir de 24 ans, est décédé deux heures après son arrestation à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), un jour de canicule où la température avoisinait les 37°C.

Me Yassine Bouzrou, avocat de la famille Traoré, a exprimé son indignation en déclarant que cette décision « déshonore l’institution judiciaire ». Il a annoncé que la famille allait se pourvoir en cassation, tout en affirmant que « cette misérable décision fera l’objet d’un pourvoi en cassation et que la France sera condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme ».

Cependant, les avocats des gendarmes, Mes Rodolphe Bosselut, Sandra Chirac Kollarik et Pascal Rouiller, ont salué la décision de la cour, soulignant que la justice avait à nouveau reconnu « la totale innocence des trois gendarmes ». Ils ont également insisté sur les qualités humaines et professionnelles irréprochables de leurs clients.

Après sept ans d’enquête minutieuse, les juges d’instruction avaient conclu le 30 août 2023 qu’il n’y avait aucune charge à retenir contre les gendarmes ayant interpellé Adama Traoré le 19 juillet 2016. Le parquet général, lors de l’audience à huis clos du 15 février, avait demandé la confirmation du non-lieu en se basant sur un rapport d’experts belges. Ce rapport concluait que la mort de Traoré avait été causée par un « coup de chaleur » qui, sans l’interpellation, n’aurait probablement pas été mortel.

Adama Traoré avait été interpellé lors d’une opération visant son frère Bagui, suspecté d’extorsion de fonds. Ses proches, conduits par sa sœur Assa Traoré, ont accusé les gendarmes de négligence et de ne pas avoir porté secours à Adama, qui avait fait un malaise dans leur véhicule et était resté menotté jusqu’à l’arrivée des pompiers.

La confirmation du non-lieu pour les gendarmes par la cour d’appel de Paris marque une étape cruciale dans cette affaire. Il est essentiel de reconnaître la difficulté et la complexité du travail des forces de l’ordre, souvent confrontées à des situations extrêmes. La décision de la cour apporte un soutien moral aux gendarmes, affirmant leur innocence après une longue enquête. La famille Traoré, cependant, reste déterminée à poursuivre son combat devant la Cour de cassation et potentiellement la Cour européenne des droits de l’homme.