Motions de Censure : LFI et RN Déposent, LR  dans l’embarras 

31 mai, 2024 / Entrevue

Ce Vendredi, les députés de La France Insoumise (LFI) et du Rassemblement National (RN) ont déposé des motions de censure contre le gouvernement, qui seront débattues lundi à 13h30 à l’Assemblée nationale. Toutefois, les chances de renverser le gouvernement restent faibles.

La France Insoumise a été la première à déposer une motion de censure, soutenue par les communistes et certains écologistes. Les 106 signataires dénoncent « une austérité sans précédent », qu’ils jugent insupportable socialement et inefficace budgétairement, notamment après le gel de 10 milliards d’euros de crédits pour 2024 en raison du dérapage du déficit. Ils critiquent également l’intention du gouvernement d’annuler 10 milliards d’euros supplémentaires avant la fin de l’année.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a confirmé que son parti votera la motion de censure, bien qu’ils ne l’aient pas signée.

Le RN a également déposé sa propre motion vendredi, accusant le gouvernement d’avoir « volontairement sous-évalué » le déficit et signalant que la dette publique a atteint un « seuil d’alerte ». Marine Le Pen a annoncé que le RN voterait la motion de LFI, mais sans le soutien des Républicains (LR), ces tentatives de censure ont peu de chances de succès.

Le dépôt des motions de censure fait suite à l’absence de projet de loi de finances rectificative, demandé par les oppositions. Marine Le Pen a précisé que le RN cherche à mettre les Républicains dans l’embarras, en soulignant leur critique de l’état des finances publiques tout en ne soutenant pas les motions de censure existantes. La droite, qui s’est opposée à plusieurs budgets adoptés par le 49.3, envisage de déposer sa propre motion à l’automne.

Malgré ces tensions, la motion de censure du RN ne présente aucun risque pour le gouvernement, la gauche n’ayant pas l’intention de la soutenir. Le président de la Commission des Finances, Eric Coquerel (LFI), a exprimé son mécontentement face à cette situation, dénonçant l’impossibilité pour l’Assemblée de voter un budget depuis deux ans, qualifiant cela de « consternant et antidémocratique ».

Gabriel Attal, actuel ministre des Finances, n’a pour l’instant affronté qu’une seule motion de censure, rejetée en février dernier. Son prédécesseur, Élisabeth Borne, en a surmonté 31, échappant de justesse à un renversement l’année dernière lors des débats sur la réforme des retraites. 

Les motions de censure débattues lundi sont donc cruciales, mais elles illustrent surtout la fragmentation et les stratégies politiques en vue des élections européennes imminentes, plaçant les oppositions devant leurs responsabilités.