Mauvaise nouvelle pour la France : l’agence de notation Standard & Poor’s dégrade la note du pays de AA à AA-

31 mai, 2024 / Jerome Goulon

Mauvaise nouvelle pour le gouvernement ! Alors que Fitch et Moody’s avaient maintenu la note souveraine de la France en avril, S&P Global Ratings a décidé, ce vendredi 31 mai, de la revoir à la baisse, passant de AA à AA-.

Les efforts du gouvernement pour réduire les déficits publics n’ont visiblement pas convaincu l’agence américaine. Lors de son dernier examen en décembre, S&P avait déjà averti que la France risquait une rétrogradation si elle ne diminuait pas ses déficits assez rapidement pour réduire la dette, ou si les intérêts d’emprunt dépassaient 5 % des recettes des administrations publiques.

Le récent dépassement inattendu du déficit public pour 2023, annoncé par le gouvernement après le dernier examen de S&P, atteignant 5,5 % du PIB au lieu des 4,9 % prévus, a évidemment pesé dans la balance. S&P évalue la France depuis 1975 et n’avait abaissé sa note qu’à deux reprises : en 2011, de AAA à AA+, puis l’année suivante, à AA.

Quelles sont les conséquences de cette dégradation ? Le risque principal est une perte de confiance des investisseurs et une augmentation de la charge de la dette française (les sommes versées pour les intérêts de la dette), qui, selon le gouvernement, atteindraient 72,3 milliards d’euros en 2027 (plus que le budget de l’Éducation nationale), contre 46,3 milliards en 2022, principalement en raison des hausses des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE). Pour l’instant, cette perte de confiance n’est pas encore visible : l’écart de taux d’emprunt entre la France et l’Allemagne, pays considéré comme le plus sûr en Europe, est encore plus faible qu’en début d’année, avant l’annonce du dépassement budgétaire de 2023.

Malgré cette annonce, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a réaffirmé son engagement à ramener le déficit public sous la barre des 3 % d’ici 2027. « Notre stratégie reste la même : réindustrialiser, atteindre le plein emploi et suivre notre trajectoire pour revenir sous les 3 % de déficit en 2027 », a-t-il déclaré au Parisien. « La principale raison de cette dégradation, c’est que nous avons sauvé l’économie française », a-t-il ajouté.