Malgré la fierté européenne, les Français expriment un sentiment mitigé envers l’UE à l’approche des élections européennes

10 mai, 2024 / Radouan Kourak

À quelques semaines des élections européennes du 9 juin 2024, un sondage Ifop réalisé pour Ouest-France offre un aperçu complexe des sentiments des Français à l’égard de l’Union européenne. Alors que la majorité des sondés affirme être fière d’appartenir à l’Europe, le tableau global est nuancé, reflétant un mélange d’inquiétude et de colère à l’égard de Bruxelles, malgré une fierté persistante.

Selon les résultats de l’enquête menée auprès de plus de 4 800 personnes réparties dans toutes les régions, près de la moitié des sondés (46 %) expriment de l’inquiétude envers l’Europe, tandis que 13 % ressentent de la colère. Ce double sentiment prédomine même chez ceux qui se disent fiers d’être Européens, avec une inquiétude prévalant sur la confiance et l’optimisme.

Cette tendance est particulièrement marquée dans certains secteurs socio-professionnels, où artisans, commerçants et retraités expriment une inquiétude significative. Les sympathisants de droite et d’extrême droite semblent également préoccupés par l’avenir de l’UE. En revanche, les jeunes et les plus de 65 ans affichent un niveau de confiance plus élevé, tandis que les 35-64 ans semblent plus enclins à exprimer des préoccupations.

Parallèlement, le sentiment de fierté européenne semble en déclin, passant de 68 % en décembre 2021 à 59 % en avril 2024. De moins en moins de Français perçoivent des effets positifs de la construction européenne pour la France, avec seulement 50 % affirmant cela en 2024 contre 53 % en 2017.

L’examen du bilan des 60 ans d’Union européenne révèle également une évolution des perceptions. Bien que la majorité estime que la construction européenne ait apporté des bénéfices à la France, cette opinion semble s’atténuer, avec une prédominance de l’idée selon laquelle l’Europe aurait davantage profité aux autres pays.

En ce qui concerne la confiance des Français envers les échelons territoriaux, une préférence nette se dessine en faveur de la région et de la commune, reléguant l’Europe en dernière position dans la liste des échelons de confiance.

Enfin, les réponses quant aux pays européens auxquels les Français se sentent le plus proches révèlent des nuances régionales, illustrant la diversité culturelle et géographique de la France au sein de l’Europe.

Ces résultats témoignent de la complexité des attitudes françaises envers l’Europe, soulignant l’importance des enjeux européens dans le débat public à l’approche des élections européennes.