L’Irak adopte une loi pour criminaliser l’homosexualité

28 avril, 2024 / Radouan Kourak

Le Parlement irakien a récemment adopté une loi hautement controversée qui criminalise les relations homosexuelles et les transitions de genre, déclenchant des vagues de critiques internationales. Cette décision est largement perçue comme homophobe, violant les droits humains fondamentaux et mettant en danger les minorités sexuelles déjà marginalisées dans ce pays conservateur et fortement influencé par les coutumes islamiques.

La nouvelle législation approuvée par le Parlement irakien inflige des peines allant jusqu’à 15 ans de prison pour les relations homosexuelles et les transitions de genre, ajoutant ces amendements à une loi anti-prostitution existante lors d’une séance parlementaire largement approuvée.

Auparavant, bien que l’Irak ne criminalisait pas explicitement les relations homosexuelles, les personnes LGBT étaient persécutées pour leur orientation sexuelle, utilisant des clauses morales vagues du Code pénal pour les cibler. Cette persécution s’est souvent manifestée par des violences et même des meurtres perpétrés par des groupes et des individus armés. L’année dernière, les principaux partis irakiens ont mené une campagne anti-LGBT agressive, marquée par la destruction de drapeaux arc-en-ciel lors de manifestations organisées par des factions musulmanes chiites conservatrices, tant du gouvernement que de l’opposition.

La nouvelle loi interdit également toute promotion de l’homosexualité, imposant des peines sévères à ceux qui s’y engagent, et elle criminalise les changements de sexe biologique.

Cette décision a déclenché une condamnation internationale, avec des critiques dénonçant la loi comme homophobe et une violation des droits humains fondamentaux. Des organisations telles qu’Amnesty International ont souligné les risques accrus pour la communauté LGBT déjà vulnérable en Irak.

Malgré les réactions internationales, les partisans de la loi la présentent comme une mesure visant à protéger la société irakienne contre des influences culturelles extérieures jugées indésirables.

Le Département d’État américain a exprimé sa profonde préoccupation, qualifiant la législation d’homophobe et soulignant son impact négatif sur les efforts de réforme économique et politique du gouvernement irakien.