L’impossible campagne présidentielle des candidats emprisonnés au Sénégal

18 février, 2024 / Radouan Kourak

Les partisans du candidat d’opposition à l’élection présidentielle sénégalaise Bassirou Diomaye Faye en détention préventive depuis avril 2023, ont demandé sa « libération immédiate » au nom de « l’égalité de traitement ».

L’homme politique sénégalais est accusé de « diffusion de fausse nouvelle, outrage à magistrat et diffamation envers un corps constitué ». Dans l’attente de son procès, sa candidature a été approuvée le 20 janvier dernier par le Conseil constitutionnel sénégalais. Le leader du parti d’opposition dissous Pastef, Ousmane Sonko également écroué et dont la candidature n’a pas été validée a apporté son soutien officiel à Diomaye Faye.

« Tous les candidats doivent être soumis au principe constitutionnel de l’égalité de traitement. C’est pourquoi la libération sans délai du candidat Bassirou Diomaye Diakhar Faye est une exigence populaire et respectueuse de la Constitution », indique le communiqué de la coalition Diomaye Président qui soutient sa candidature.

Le Sénégal est entré au début du mois de février dans une crise politique qui fait suite au report de l’élection présidentielle, initialement prévue le 25 février, au 15 décembre. Report pourtant invalidé par le Conseil constitutionnel qui a exigé que le scrutin se tienne « dans les meilleurs délais ». Compte tenu du contexte politique du pays, alors que la colère populaire gronde, et qu’un nombre important d’opposants sont toujours emprisonnés, le mandat du Président Macky Sall doit expirer le 2 avril.

Fin janvier, l’Union européenne avait jugé « très important que les candidats qui ont été retenus par le Conseil constitutionnel puissent faire campagne en toute égalité » avec leurs adversaires. Depuis plusieurs dizaines d’opposants ont été libérés ces derniers jours dans un pays qui ne reconnaît pas l’existence de prisonniers politiques au Sénégal.