« Libérez mes chats ! » : guerre de voisinage sur fond de racisme

06 mai, 2024 / Entrevue

Elle doit être sympa la fête des voisins… Bientôt 4 ans que ça dure. Une histoire de voisinage qui tourne au vinaigre. Les histoires les plus courtes sont pourtant les meilleures… Il faudrait le rappeler à cette habitante de Saint-André-le-Gaz en Isère. Elle visite chaque jour ses voisins pour les accuser de voler ses chats pour les manger !

Il faut se pincer pour y croire. Le récit est signé Le Dauphiné Libéré, complété par les détails du Progrès. Martine Le a contacté la mairie de Saint-André-le-Gaz, la gendarmerie et un conciliateur de justice pour résoudre cette affreuse situation. Rien ne bouge.

Depuis quatre ans, « qu’il pleuve ou qu’il neige », la pression est permanente. « Elle a commencé à venir les réclamer devant le portail au mois de mai 2020 », se souvient Martine Le. « Depuis, c’est pratiquement tous les jours ».

D’origine asiatique, ce couple reçoit ces attaques quotidiennes sur fond de racisme. Un racisme ordinaire. D’autant plus terrible. « Libérez mes chats. Libérez mes chats. Libérez mes chats », voilà les mots répétés inlassablement devant le portail.

Un scénario qui a poussé la famille à s’équiper de caméras de vidéosurveillance pour tout enregistrer. Exemple, le 24 mars 2024 : première venue enregistrée à 7h38. La dernière à 20h58. Sans sonner, d’après Le Progrès, qui précise que la voisine est vue en train de frapper le portail à l’aide d’une canne. Cas psychiatrique ? Guerre de voisinage ? Racisme ?

Le problème, c’est que la version diffère si vous interrogez la « harceleuse ». « Tous les jours, ils mettent des appâts derrière leur maison pour les attraper », affirme la voisine repérée par les caméras de surveillance. Cette dernière reconnaît d’ailleurs ses « visites » quotidiennes pour demander le retour de ses chats…

« Lorsque mon chat a commencé à disparaître, il y a quatre ans, j’ai mis des mots dans les boîtes aux lettres du quartier », détaille-t-elle au Progrès. « Puis dans des boîtes aux lettres de manière individuelle. Lorsque j’ai déposé un papier dans leur boîte aux lettres, mon chat est revenu. C’est une preuve ». Suffisant ? Une drôle d’enquête et de drôles de conclusions. Mais la propriétaire des chats explique aussi que ses chats rentrent quotidiennement à son domicile. Donc tout va bien, non ?

Conciliante, Martine Le a contacté la mairie, la gendarmerie et un conciliateur de justice pour mettre fin à ce conflit. Elle précise même avoir proposé à sa voisine de venir récupérer ses chats chez elle. Sauf qu’il n’y en aurait pas…

« Nous sommes asiatiques, d’origine vietnamienne, nous ne mangeons ni les chats ni les chiens », se sent-elle obligée de préciser. D’autant qu’il serait compliqué que ces chats soient mangés puisque la propriétaire affirme que ses animaux rentrent chaque soir…

Une affaire loin d’être réglée. Faudrait-il en passer par l’installation de GPS sur les colliers des animaux afin de tracer leurs déplacements ? Une idée qu’Entrevue leur suggère…