« L’humanisme est la loi universelle! » Omar Harfouch reçoit le prix de l’universalisme pour la paix 2024

27 mars, 2024 / Jerome Goulon

C’est avec une grande émotion que Omar Harfouch, pianiste-compositeur, s’est vu remettre par la LICRA le prix de l’universalisme pour la paix, lors de l’Iftar organisé ce lundi soir à Paris dans le prestigieux Hôtel du Collectionneur.

Omar Harfouch a reçu son prix des mains de David Kamenski, président de la LICRA ( Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme ) et le Patriarche Jacques III d’Antioche et de Jerusalem. Ce dernier a par ailleurs annoncé à Omar Harfouch qu’il a allait le décorer de l’Ordre de la Légion d’honneur patriarcale.

Durant de cette soirée très forte en symboles et placée sous le signe de la paix, de nombreux représentants du monde politique et religieux étaient présents, tels que Yael Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale, Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques), Sarah El Haïri (ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles), Patricia Mirallès (ministre des Anciens Combattants et de la Mémoire), ou encore Jean-Michel Blanquer, ex-ministre de l’Éducation nationale.

Omar Harfouch doit sa récompense à sa lutte sans faille contre l’antisémitisme et le racisme, un combat qu’il mène sans relâche malgré les nombreux obstacles, via notamment une tournée mondiale de concerts au cours de laquelle, accompagné de ses nombreux musiciens, il prône un message de paix entre les peuples.

Né à Tripoli au Liban, Omar Harfouch a connu durant son enfance les horreurs de la guerre et la haine entre les religions. Une haine qu’il a su, au fil des années, transformer en amour, comme il le déclarait récemment dans l’un de ses concerts. Son piano, sous lequel il se cachait quand il était petit durant les bombardements, lui sert aujourd’hui à transmettre son message de paix à travers le monde, comme on a pu le voir dans une vidéo diffusée durant la soirée.

Au cours de cette remise de prix, David Kamenski a salué le courage de Omar Harfouch, dont l’engagement ne se tarit pas malgré les obstacles. On le rappelle, l’homme d’affaires lutte contre la corruption des élites libanaises, qui pour se venger de lui ont initié un procès devant le Tribunal Militaire du Liban, qui l’accusait en 2023 d’avoir simplement « été en présence de Juifs, pro-israéliens et d’Israéliens » lors d’une conférence organisée au siège du Parlement européen à Bruxelles. Les charges ont depuis été abandonnées.

Le président de la LICRA a déclaré : « Je me souviens, c’était le 21 juin 2023, le Sénat nous a accueilli pour rendre hommage à Omar Harfouch. Et je dois dire qu’on a posé cette première pierre à l’édifice, et que la marche a été éclatante, rapide, pour que Omar Harfouch puisse aller jusqu’à l’Assemblée générale de l’ONU. Aujourd’hui, ses soucis avec le Liban sont derrière lui. Finalement, on a permis dans une action simple de démontrer qu’en étant des militants simples, des hommes qui voulions nous parler, nous étions en mesure de casser toutes ces barrières. Alors ce soir, c’est un immense plaisir de remettre à Omar Harfouch ce prix de l’universalisme. Pourquoi l’universalisme? Parce que l’universalisme, c’est le respect et la fraternité entre les hommes, d’où qu’ils viennent. »

Très ému, Omar Harfouch a ponctué cette cérémonie par des mots à la fois forts et touchants : « Refuser de parler avec quelqu’un parce qu’il est juif, chrétien ou musulman, c’est antisémite et raciste. Je refuse de faire ça malgré le fait que le Liban n’est pas d’accord. Je suis libanais, je reste libanais, et je défie les lois de mon pays, qui à mon avis doivent changer, parce que l’humanisme est la loi universelle. »