L’hôpital français au bord de l’implosion ?
Un comité d’experts chargé de surveiller les finances de la Sécurité sociale lance un cri d’alarme face à l’explosion du déficit des hôpitaux publics en France. Selon ce comité, le gouvernement doit agir rapidement pour remédier aux causes profondes de cette crise financière, qui menace également de faire déraper les dépenses de santé en 2024.
Dans un avis publié récemment, le comité d’alerte sur l’évolution des dépenses d’assurance maladie souligne que les dépenses d’assurance maladie pour l’année 2024 ont été fixées à 254,7 milliards d’euros, soit une augmentation de 3,2% hors Covid-19. Cependant, cette allocation budgétaire, inférieure à la hausse “naturelle” des dépenses évaluée à 4,6%, exige la réalisation d’économies de l’ordre de 3,5 milliards d’euros.
Malheureusement, les mesures prévues pour réaliser ces économies, telles que le doublement des franchises médicales et des participations forfaitaires chez le médecin, risquent de ne produire que des économies partielles en raison de leur mise en œuvre tardive. De plus, le comité souligne les incertitudes entourant d’autres mesures prévues, notamment les économies d’efficience attendues à l’hôpital public, ce qui aggrave le risque de dépassement des dépenses de santé.
Le déficit croissant des hôpitaux publics constitue une préoccupation majeure, alertent les experts, soulignant qu’il pourrait presque doubler par rapport à 2022, malgré l’augmentation des dotations. Ils critiquent également les retards dans les versements de dotations, ce qui complique la gestion financière des établissements de santé.
De plus, le comité relève une sous-activité persistante dans les établissements publics par rapport au secteur privé, appelant à une analyse approfondie des raisons de cette situation.
En conclusion, le comité appelle à des mesures correctrices urgentes de la part du gouvernement, soulignant que le soutien financier ne peut être la seule solution. Une action coordonnée et ciblée est nécessaire pour remédier aux causes profondes de la crise financière qui menace le système de santé français.
