Les syndicats de Radio France appelle à la grève ce dimanche après la suspension de Guillaume Meurice

09 mai, 2024 / Radouan Kourak

La suspension de l’humoriste Guillaume Meurice de France Inter, survenue le 2 mai dernier, a déclenché une série de réactions complexes et passionnées au sein de Radio France et au-delà. Cette décision fait suite à une réitération par Meurice de propos polémiques et jugés antisémites concernant Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre israélien, qu’il avait précédemment comparé à une « sorte de nazi mais sans prépuce ». Ces déclarations avaient alors entraîné des accusations d’antisémitisme et une plainte, qui a finalement été classée sans suite.

La suspension de Meurice a immédiatement suscité des réactions de la part des syndicats de Radio France, qui ont appelé à la grève pour protester contre ce qu’ils considèrent comme « la répression de l’insolence et de l’humour ». Ils revendiquent une liberté d’expression sans limites sur les antennes de la radio publique, demandant à la direction du groupe public de réaffirmer cet engagement.


Le préavis de grève a été déposé le lundi 6 mai au soir par six syndicats (CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD, Unsa). La grève est prévue pour le dimanche 12 mai. C’est le jour où est habituellement diffusée l’émission hebdomadaire de Charline Vanhoenacker, à laquelle participe d’ordinaire Guillaume Meurice.

La ministre de la Culture, Rachida Dati, est également intervenue dans le débat, soulignant que l’Arcom avait déjà averti France Inter suite à une chronique de Meurice en octobre 2023. Malgré ces avertissements, l’humoriste a choisi de répéter ses propos controversés, exposant potentiellement Radio France à des sanctions de l’Arcom. La ministre a néanmoins reconnu que cette affaire soulève des questions importantes sur la liberté d’expression et son équilibre avec les régulations audiovisuelles.

En parallèle, cette suspension a ravivé les inquiétudes concernant un potentiel « virage éditorial » de France Inter, avec des changements annoncés dans des émissions emblématiques telles que « La Terre au carré », traitant des questions environnementales. Les syndicats accusent la direction de Radio France de mener une politique de « casse sociale sur les antennes », notamment à un moment où un projet de réforme de l’audiovisuel public est en discussion à l’Assemblée nationale.

Dans l’ensemble, l’affaire Meurice m nourrit un débat plus large sur le rôle et la responsabilité des médias publics dans une société démocratique.