Le Supplément : Vallaud-Belkacem gênée par des propos d’Idriss Sihamedi sur Daesh

25 janvier, 2016 / Jerome Goulon

Invitée du Supplément ce week-end, la Ministre de l’éducation a assisté à un reportage sur l’ONG islamique Barakacity qui lutte pour la défense des Droits de l’Homme et à laquelle appartient Moussa Ibn Yacoub, actuellement détenu au Bangladesh. Sur le plateau, l’association était représentée par son président, Idriss Sihamedi, qui a tenu des propos assez flous sur l’État Islamique.

 

Cette association humanitaire est particulièrement controversée : si, selon son fondateur, elle propose « un jihad pacifiste, un jihad humanitaire », financé par des particuliers (16 millions d’euros de dons récoltés en trois ans), l’ONG reste dans la ligne de mire des autorités qui la soupçonnent d’être proche de la mouvance islamique radicale.

Sur le plateau du Supplément, Ali Baddou a tenté de connaitre la position d’Idriss Sihamedi sur l’État Islamique, surtout que l’homme possède « probablement » une fiche S et que son association Barakacity a été perquisitionnée après les attentats de Paris dans le cadre de l’état d’urgence. Dans un premier temps, Idris Sihamedi a refusé de condamner les actions de Daesh : « Ce n’est pas qu’on condamne pas l’État islamique. C’est qu’on essaye d’avoir une certaine pédagogie pour essayer de discuter avec les jeunes et pour leur faire comprendre qu’on a une alternative qui est bien. » Avant de dire du bout des lèvres : « S’ils tuent des gens, s’ils brulent des gens dans des cages, je ne vais pas vous dire oui. S’ils tirent sur des femmes enceintes, je ne vais pas vous dire ‘non, je ne condamne pas‘ ».

Des propos qui ont provoqué un certain malaise sur le plateau et à laquelle Ali Baddou a réagit : « on est un peu gêné de la réponse pour tout vous dire ».

Le journaliste a ensuite demander à Najat Vallaud Belkacem de réagir aux propos d’Idriss Sihamedi : « Si je devais vraiment réagir, je dirai simplement qu’il faut distinguer deux choses: la situation de Moussa pour laquelle, en sa qualité de ressortissant français, il a droit à une aide et une protection. Pour le reste, je crois que c’est une association qui porte une façon de voir les choses qui n’est pas la mienne, à laquelle je ne souscris pas et qui me met aussi mal à l’aise. »

 Cette discussion sur le plateau du Supplément a animé un vif débat sur les réseaux sociaux, le nom du président Idriss Sihamedi apparaissant dans les thème les plus recherché sur Twitter aujourd’hui.