Le sénateur Stéphane Ravier condamné : six mois de sursis et un an d’inéligibilité

29 mai, 2024 / Entrevue

Le sénateur des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier, seul parlementaire du parti Reconquête! fondé par Éric Zemmour, a été condamné à six mois de prison avec sursis et à un an d’inéligibilité. Le tribunal correctionnel de Marseille a prononcé cette sentence ce mercredi, suite à l’embauche de son fils Thomas, alors qu’il était maire du 7e secteur de Marseille.

Une condamnation pour prise illégale d’intérêt

Stéphane Ravier a été jugé coupable de « prise illégale d’intérêt » pour avoir favorisé l’embauche de son fils au service Espaces verts de la mairie en 2015. Thomas Ravier a été titularisé en janvier 2020, six mois avant les élections municipales. Lors de l’audience d’avril dernier, Thomas Ravier a déclaré : « Cela faisait deux, trois ans que j’étais au chômage, (la mairie) c’était la seule porte qui me restait, j’ai tenté ma chance ».

Le jugement du tribunal

Le tribunal a souligné que « les faits ont été commis sur plusieurs années (…), pour finalement voir son enfant titularisé ». Les magistrats ont insisté sur la « rupture d’égalité entre les citoyens » causée par les actes de Stéphane Ravier, qui a utilisé son mandat pour avantager son fils, ce qui a « porté atteinte à la confiance que doivent nourrir les citoyens envers le système démocratique ». Thomas Ravier a, quant à lui, été condamné à 10 000 euros d’amende, dont 5 000 euros avec sursis, et à un an d’inéligibilité.

Réaction et appel

Stéphane Ravier, absent lors du délibéré, a annoncé via son avocat qu’il faisait appel de cette décision. Son avocat, Me Julien Pinelli, a déclaré que la condamnation « n’est pas fondée sur un plan strictement juridique et les infractions reprochées à mon client ne sont pas caractérisées ». Ravier avait déjà été condamné en février 2024 à une amende de 3 000 euros pour diffamation contre l’ONG SOS Méditerranée, et en décembre à une amende de 10 000 euros pour injure publique à l’encontre d’un avocat.

Conséquences politiques

Même si cette inéligibilité est confirmée en appel, elle n’empêcherait pas Stéphane Ravier de se présenter aux élections municipales de 2026 à Marseille, comme il l’avait fait en 2014 et 2020. Le parquet avait initialement requis une peine d’inéligibilité de cinq ans, ce qui aurait effectivement bloqué ses ambitions électorales pour 2026. Les contrats de Thomas Ravier avaient été signés par la mairie centrale de Marseille et, après plusieurs contrats à durée déterminée, il avait été titularisé juste avant les élections municipales de 2020.

Stéphane Ravier, élu sous l’étiquette du Front National puis du Rassemblement National avant de rejoindre Reconquête! en 2022, devra désormais affronter une nouvelle épreuve judiciaire avec cet appel en cours.