La majorité présidentielle tente de relancer sa campagne européenne à la Mutualité

08 mai, 2024 / Radouan Kourak

La Mutualité de Paris a retenti ce mardi soir d’un appel à la mobilisation générale lancé par la majorité présidentielle. Dans un contexte pré-électoral tendu, marqué par des sondages défavorables, la tête de liste Valérie Hayer et son équipe, accompagnées par Gabriel Attal et une cohorte de ministres, se sont retrouvées en première ligne. L’enjeu est de taille : les élections européennes, à un mois du scrutin, sont perçues comme un baromètre crucial pour le président français.

Le choix du lieu, la Mutualité, n’est pas anodin. En 2016, au même endroit, un outsider quasi inconnu des Français lançait sa campagne présidentielle à l’âge de 38 ans ; c’était Emmanuel Macron.

Face à la montée en puissance du Rassemblement national avec Jordan Bardella qui bat tous les records dans les sondages et une concurrence acharnée avec la liste de Raphaël Glucksmann, qui talonne Hayer dans les sondages et pourrait échanger son rôle de troisième homme contre la deuxième place, la majorité présidentielle a adopté une stratégie de mobilisation tous azimuts. Valérie Hayer, dans un discours enflammé, a appelé à l’unité et à la défense des idéaux européens, présentant un programme ambitieux axé sur la défense européenne et des investissements massifs pour l’avenir de l’Union.

Cependant, la tâche s’annonce ardue. Les sondages défavorables et la montée dans l’opinion d’un scepticisme envers l’Union européenne rendent cette campagne électorale particulièrement incertaine. La liste de la majorité européenne, avec celle de Raphaël Glucksmann, est la seule très européenne, voire fédéraliste. Pourtant, Hayer et son équipe ne reculent pas, s’adressant même aux électeurs tentés par le Rassemblement national, mettant en garde contre les risques d’une telle option.

Outre la tête de liste, des personnalités politiques de premier plan telles qu’Édouard Philippe et François Bayrou ont pris la parole, soulignant l’importance cruciale de l’Union européenne dans un contexte géopolitique en évolution constante. La question de l’unité européenne, face aux défis internationaux croissants, est au cœur des enjeux de cette campagne. Édouard Philippe, François Bayrou, Stéphane Sejourne et même Elisabeth Borne figurent en fin de liste, pour le symbole et pour afficher un casting 5 étoiles d’anciens premiers ministres et chefs de partis.

Dans la dernière ligne droite de la campagne, Emmanuel Macron a annoncé son engagement direct, promettant une implication totale jusqu’au jour du scrutin. Son Premier ministre, Gabriel Attal, se prépare également pour un débat télévisé crucial avec Jordan Bardella, soulignant ainsi l’importance stratégique de ces élections pour l’avenir politique de la France et de l’Europe. Le débat entre le Premier ministre et le chef de file du Rassemblement national, prévu pour le jeudi 23 mai à 20h15 sur France 2, sera animé par la journaliste Caroline Roux dans l’émission « L’Événement ». Cette initiative vise à relancer la campagne de la candidate Renaissance, Valérie Hayer, qui peine dans les sondages. Le Premier ministre, ayant longtemps évité de s’impliquer en faveur de la tête de liste de Renaissance, prend maintenant l’initiative de tenter d’inverser, ou du moins d’atténuer, le rapport de force face au Rassemblement national.

Dans cette ambiance électrique, la Mutualité de Paris a servi de tribune pour un appel vibrant à l’unité et à la mobilisation face aux défis européens et nationaux. Reste à voir si cette énergie sera suffisante pour inverser les tendances et garantir le plus gros score pour la majorité présidentielle. En effet, aujourd’hui les ténors de la majorité ne s’attendent plus à la victoire, tant l’avance de Bardella semble certaine, mais veulent réduire au maximum l’écart. Les jours à venir seront décisifs pour l’avenir de la politique européenne et pour le leadership d’Emmanuel Macron sur la scène nationale.