Interview sur TF1 : faut-il croire Benzema ?

03 décembre, 2015 / Jerome Goulon

« Victime d’un acharnement médiatique », « Mathieu s’est fait retourné le cerveau », « Je n’ai pas besoin de gagner d’argent »… Voici, en consistance, les phrases clés de l’interview de Karim Benzema au 20 heures de TF1 hier soir. Le footballeur français sortait pour la première fois de son son silence depuis sa mise en examen dans l’affaire du chantage à la sextape à l’encontre de Mathieu Valbuena.

 

Un entretien demandé et méticuleusement préparé par l’entourage de Benzema, quelques jours après l’interview de Mathieu Valbuena pour le Monde, qui a provoqué quelques remous dans la presse. Simple coup de com’ ? Car contrairement à son poste sur le terrain, Karim Benzema jouait bien en défense hier soir en dénonçant premièrement un « acharnement médiatique » : « On me traine dans la boue comme si j’étais un criminel ». Par cette première réponse, l’avant-centre du Real Madrid souhaite répondre à Manuel Valls, qui, la veille, affirmait que s’il « n’était pas exemplaire, il ne méritait pas sa place en équipe de France ».

Exemplaire ? Karim Benzema multiplie les frasques extra-sportives, et les rumeurs sur son éviction de l’équipe de France vont bon train. Dans cette histoire de chantage à la sextape, Karim Benzema est mis en examen depuis le 5 novembre pour « complicité de tentative de chantage » et risque jusqu’à cinq ans de prison, notamment pour avoir incité Mathieu Valbuena à payer les 150 000 euros demandés par les maitre-chanteurs. Une discussion qui a eu lieu le 6 octobre à Clairefontaine et sur laquelle l’attaquant se défend : « J’entends qu’il y a une vidéo qui tourne sur lui. Donc je viens le mettre au courant. Mais quand je viens le mettre au courant, il a l’air d’être déjà au courant de cette histoire. Je lui dis que je pouvais l’aider car j’ai un ami qui est à Lyon. Pour ce problème ou pour un autre, il pourrait gérer tout. »

Le footballeur se défend alors d’avoir voulu inciter son coéquipier à payer : « que j’entende que j’ai fait du chantage, que je lui ai demandé de l’argent ça me rend fou en fait. Parce que ça n’a rien à voir. Donc que mon ami aurait eu besoin d’argent c’est n’importe quoi. (…) On n’a jamais parlé d’argent ».  Interrogé sur les récentes déclarations de Mathieu Valbuena se disant « déçu » de son coéquipier, Karim Benzema n’hésite pas à lâcher qu’il « s’est fait retourner le cerveau avec toutes les interviews ».

Mais concernant la conversation téléphonique avec son ami d’enfance Karim Zenati, publiée par Europe 1, la défense de l’attaquant convainc peu : « La seule chose que je regrette dans tout ça, c’est au téléphone, c’est avec mon ami d’enfance, d’avoir pris ça à la rigolade. Au téléphone, on déconne, on fait les acteurs un peu, on rigole parfois sur des trucs qui peuvent être graves. Nous, on le prend pas grave. »  Plaidant donc la thèse de la blague, le Barcelonais confie que sans le contrôle judiciaire, il se serait déjà expliqué avec Valbuena, à Lyon.

Cerise sur le gâteau de ce coup de com’ ? Un happy end collectif ou Karim Benzema espère que « ça va bien se terminer, qu’on va tous être bien, que ce soit Mathieu, moi, mon ami (ndlr Karim Zenati). Et voilà et qu’on retourne tous en Equipe de France pour gagner cet Euro. »

Cette première sortie médiatique depuis sa mise en examen a beaucoup fait réagir les réseaux sociaux, certains internautes comparant le footballeur à Jawad, le logeur présumé des terroristes, devenu la risée de Twitter. Et nombreux sont ceux à avoir fait un parallèle dans leur tweet :