Immigration et délinquance, un préfet tire la sonnette d’alarme

05 mars, 2024 / Radouan Kourak

Face à une situation accrue de délinquance, Hugues Moutoh, préfet des Alpes-Maritimes, réclame l’expulsion systématique des délinquants étrangers. C’est dans un courrier adressé à la direction de la réglementation, de l’intégration et des migrations, que le préfet a formulé cette demande.

Cette requête s’appuie sur les chiffres de la délinquance sur la voie publique dans le département maralpin, où 54 % des actes sont causés par des étrangers. Les vols avec violence explosent dans le département, les étrangers représentent 62 % des mises en cause à Nice et 69 % à Cannes.

Le trafic de stupéfiants en constante hausse dans les Alpes-Maritimes qui provoque régulièrement des règlements de comptes entre bandes rivales et des conséquences néfastes sur la sécurité publique n’échappe pas au phénomène. Récemment, le démantèlement d’un point de deal dans le quartier sensible des Moulins à Nice a conduit à l’arrestation d’une dizaine d’individus dont les trois quarts étaient de nationalité étrangère.

344 personnes dans les Alpes-Maritimes ont été expulsées en 2023 du territoire français, 219 parmi celles-ci étaient des délinquants, alors que le préfet réclame l’automatisation systématique des expulsions de délinquants étrangers, la droite locale semble également aller dans ce sens. Le Président des Républicains Éric Ciotti qui est élu du département a salué sur X (anciennement Twitter) « le courage du préfet Hugues Moutouh qui mène le combat face à cette situation inacceptable » avant de poursuivre, « C’est non négociable, un étranger qui commet un crime ou un délit doit être immédiatement renvoyé dans son pays d’origine ! »

Contacté par Entrevue, Bryan Masson, Député RN des Alpes-Maritimes, pointe la responsabilité du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à qui il fait porter la responsabilité du « chaos migratoire et sécuritaire ». Par ailleurs, l’élu RN dans la continuité des souhaits du préfet a indiqué qu’il déposera prochainement une proposition de loi visant à rendre automatiques les expulsions de délinquants et criminels étrangers.

En janvier dernier, la cour des comptes avait appelé l’état à « mieux s’organiser » pour les expulsions d’étrangers, sur l’ensemble du territoire français, « seule une petite minorité – autour de 10 % –  des obligations de quitter le territoire français (OQTF) sont exécutées ».