Glucksmann à Aubry : « Lâchez-moi les baskets et concentrez-vous sur l’extrême droite »

28 mai, 2024 / Entrevue


Lors du débat des élections européennes organisé par BFMTV et RMC le lundi 27 mai, Raphaël Glucksmann, tête de liste du PS et de Place publique, a vivement réagi aux attaques de Manon Aubry, candidate de La France insoumise (LFI). Glucksmann a exhorté Aubry à « se concentrer sur l’extrême droite » au lieu de faire de lui sa cible principale.

La tension est montée lorsque Manon Aubry a critiqué Glucksmann pour ne pas défendre clairement la retraite à 60 ans, et pour être soutenu par l’ancien président François Hollande. Elle a déclaré : « Je le dis amicalement à tous mes amis de gauche, on ne lutte pas contre l’extrême droite et les macronistes en remettant en cause la retraite à 60 ans ».

En réponse, Glucksmann a défendu sa position, affirmant qu’il trouvait « juste qu’un ouvrier qui a commencé à travailler à 17 ans » puisse partir plus tôt à la retraite que lui, qui a commencé à 26 ans. Il a également reproché à Aubry de faire de lui sa cible principale depuis six mois, en soulignant que l’extrême droite représente une menace bien plus importante avec 40 % des intentions de vote.

Selon les sondages, la liste de Raphaël Glucksmann obtient des intentions de vote comprises entre 13 et 16 %, le plaçant loin derrière Jordan Bardella du Rassemblement national (RN), qui dépasse les 30 %. De son côté, Manon Aubry peine à décoller, avec des intentions de vote oscillant entre 6 et 8 %.

Face à ces résultats, Glucksmann a insisté sur la nécessité pour la gauche de se concentrer sur le combat contre l’extrême droite plutôt que de se diviser. « Vous faites de moi votre cible principale, c’est le cas depuis six mois, vous avez l’extrême droite à 40 %. Allez, lâchez-moi un peu les baskets, concentrez-vous sur l’extrême droite », a-t-il déclaré.

La soirée de débat a également vu des échanges tendus entre Valérie Hayer, candidate macroniste, et Jordan Bardella. Hayer a questionné Bardella sur le refus de Marine Le Pen de débattre avec Emmanuel Macron avant les élections du 9 juin. Bardella a répondu en accusant les macronistes d’être en difficulté, expliquant que Le Pen avait posé comme condition pour un débat que Macron envisage sa démission ou la dissolution de l’Assemblée après les élections.

Avec des intentions de vote élevées pour le RN et des résultats plus modestes pour les autres partis, les élections européennes s’annoncent cruciales pour l’avenir politique de la France. Le débat de lundi soir a mis en lumière les tensions internes à la gauche et la nécessité d’une stratégie unifiée pour contrer l’ascension de l’extrême droite.