Gérald Darmanin annonce l’expulsion d’un imam radicalisé et appelle à l’union avec LR

10 juillet, 2024 / Entrevue

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a annoncé ce mercredi l’interpellation et l’expulsion d’un imam radicalisé d’origine sénégalaise. Invité de la Grande interview Europe 1-CNews, il a précisé que l’interpellation a eu lieu ce matin même dans le département de l’Aube, et que l’expulsion suivra dans la journée. “Nous avons la possibilité d’expulser des imams radicalisés en 24 heures. Voilà, ça, c’est de l’efficacité pour la protection des Français”, a-t-il affirmé, mettant en avant la loi immigration et séparatisme qu’il porte.

L’imam en question est accusé de prêcher des idées extrémistes, notamment en affirmant que “les femmes doivent rester chez elles” et que “les musulmans ne doivent pas se mélanger aux non-musulmans”. Pour Gérald Darmanin, “ces personnes n’ont rien à faire sur le territoire de la République”.

Vers une alliance avec Les Républicains?

L’annonce de cette expulsion intervient dans un contexte politique où Gérald Darmanin cherche à renforcer les alliances au sein de la majorité présidentielle. Lundi, après une réunion à l’Élysée, le ministre de l’Intérieur a accueilli plusieurs députés de l’aile droite de la majorité pour un déjeuner, parmi lesquels Maud Bergeron, Mathieu Lefèvre, Benjamin Haddad, Violette Spillebout et Ludovic Mendes. L’objectif de ces rencontres est de créer une majorité alternative en collaboration avec les Républicains historiques.

Certaines voix au sein de la majorité, comme celle de Sacha Houlié, député Renaissance, plaident pour une ouverture vers le Parti socialiste et la création d’un nouveau groupe social-démocrate. Cependant, un parlementaire a assuré que malgré ses prises de position, Houlié se conformerait à la ligne officielle.

Rejet d’une coalition avec LFI

Le déjeuner a été suivi de messages clairs sur les réseaux sociaux et les plateaux de télévision par les députés présents. Tous ont fermement rejeté l’idée d’une coalition avec La France Insoumise (LFI). Maud Bregeon a déclaré : “Je ne participerai pas à une coalition avec ceux qui ont soutenu l’envoi de cocktails Molotov contre les forces de l’ordre à Sainte-Soline.” Benjamin Haddad a également affirmé sur X : “Un gouvernement avec le moindre ministre insoumis : je voterai la motion de censure.”

Un appel à l’union républicaine

Mathieu Lefèvre, proche de Gérald Darmanin, a confirmé au JDD l’importance d’un accord avec la droite : “Un accord avec la droite est primordial et doit être sécurisé, mais cela ne suffit pas pour obtenir une majorité absolue. Il faudra ensuite travailler avec les socio-démocrates.” Toutefois, il a posé des conditions strictes pour toute collaboration avec le Parti socialiste : “À condition qu’ils aient rompu définitivement et de manière très claire avec LFI.”

Le paysage politique français semble donc se redessiner autour de nouvelles alliances, dans un effort de Gérald Darmanin et de ses collègues pour renforcer la majorité présidentielle face aux défis sécuritaires et politiques actuels.