EXCLU – Vladimir Cosma : « Quand j’ai commencé, je n’étais pas pris très au sérieux. personne n’imaginait que mes musiques deviendraient des classiques. »
La Boum, Le Grand Blond avec une chaussure noire, Les Aventures de Rabbi Jacob, L’As des as, La Chèvre, L’Aile ou la cuisse, Banzaï, Le Dîner de cons et tant d’autres… La liste des musiques cultes du cinéma français composées par Vladimir Cosma est gigantesque et bien trop longue pour être citée au complet. Depuis plus de 50 ans, ce compositeur de génie berce les oreilles des Français à travers ses œuvres. Alors que le Festival de Cannes vient de commencer, cette légende vivante du cinéma nous a accordé une interview, à découvrir dans le nouveau numéro d’Entrevue, actuellement en vente. Voici un extrait…
Entrevue : Votre travail a été récompensé de nombreuses fois. De toutes vos œuvres, y en a-t-il certaines qui n’auraient pas reçu, à votre sens, les lauriers qu’elles auraient mérités ?
Vladimir Cosma : Non, parce que ce qui est important pour moi, c’est d’écrire le thème, pas son succès. Son succès, il est là, il va venir un jour, ou pas, ce n’est pas important. Ce qui l’est, c’est d’écrire quelque chose qui soit beau, qui vous plaise et qui, à un moment donné, arrive à son terme qui est l’oreille du public. On fait de la musique pour les autres avant tout, pas pour soi-même uniquement.
Quel regard portez-vous sur votre carrière ?
Je n’ai jamais fonctionné en termes de carrière et je n’ai jamais été obnubilé par le succès de mes créations. J’ai commencé très modestement comme arrangeur. J’ai été pendant des années l’arrangeur de Michel Legrand que j’appréciais énormément comme beaucoup d’autres compositeurs de l’époque, et je n’ai jamais rêvé de prendre leur place. En arrivant en France, j’étais un immigré roumain et j’étais très content de pouvoir exister en faisant ce que je faisais. Le simple fait qu’on me donne du travail et qu’il soit apprécié me suffisait. Je ne rêvais jamais. Mais la vie a fait que les choses ont pris une ampleur de plus en plus grande. Quand j’ai commencé à faire ce métier, j’étais un compositeur qui faisait de petites comédies. Je n’étais pas pris très au sérieux. On appréciait mes musiques, mais personne n’imaginait qu’après tant de temps, elles deviendraient des classiques.
Votre musique vous ressemble-t-elle ?
La seule chose que je pourrais dire, c’est que j’ai toujours été sincère dans ce que je fais. J’ai essayé de faire une musique qui n’avait pas été faite auparavant par d’autres, qui a une personnalité, qui me représente et me ressemble d’une certaine façon. Avoir de la personnalité est très rare. Prenez l’exemple de Morricone. Lui et d’autres, quand ils écrivent une ligne mélodique, sont des gens que l’on reconnaît immédiatement. Il n’y a que quelques compositeurs comme ça qui arrivent à exprimer leur personnalité dans la musique et c’est bien la chose la plus importante pour un compositeur.
Vous voulez en savoir plus ? Découvrez l’intégralité de l’interview de Vladimir Cosma par notre journaliste Gabriel Dallen dans le nouveau numéro d’Entrevue, en vente partout en France…