EXCLU – Afida Turner au théâtre dans « Requiem pour une conne », son interview très cash !

20 janvier, 2022 / Jerome Goulon

« Je n’attends pas la télé pour remplir des salles ! La télé, ils t’appellent toujours quand ils veulent faire un maximum d’audimat. Mais quand c’est toi qui les appelles, il n’y a plus personne ! »

Nouvelle aventure pour Afida Turner ! Depuis le 16 janvier, la tonitruante chanteuse et actrice est à l’affiche de la pièce « Requiem pour une conne », au théâtre Trévise à Paris. Réputée pour son franc-parler, Afida Turner ne laisse personne indifférent et fait le buzz à chaque apparition. Nous l’avons interviewée. Et comme d’habitude avec elle, ça déménage !  

Interview réalisée par Jérôme Goulon (Twitter @JeromeGoulon)

Jérôme Goulon : Tu es à l’affiche de Requiem pour une conne. C’est la première fois que tu joues dans une pièce. Comment s’est passée ta première ?
Afida Turner : Cassage de baraque ! J’avais le trac au début, mais je ne pensais pas que ça serait aussi plein, avec les gens qui crient mon nom. C’était un truc de malade ! Donc je suis très contente !

Tu envisages déjà une prolongation ?
Oui, je ne me fixe aucune limite ! 

Parle-nous de cette pièce…
C’est l’histoire d’une chanteuse des années 1990, Ina Star, qui a connu un énorme succès, mais qui marche un peu moins. Du coup, elle tombe en dépression et plonge dans l’alcool et la drogue. Et puis un jour, elle se réveille et découvre dans la presse people qu’elle a dit qu’elle arrêtait sa carrière, qu’elle était atteinte du SIDA et qu’il ne lui restait qu’un mois à vivre… En fait, il y a une machination contre elle de la part de son attaché de presse et de son faux mec, puisqu’elle est lesbienne. 

Te voir dans une pièce de théâtre, c’est une nouveauté. Certains sont surpris, mais le théâtre et toi, c’est une longue histoire…
Oui, j’ai fait du théâtre toute ma vie ! Tu mets une caméra sur moi, c’est un sketch ! J’ai fait les Cours Florent très jeune, car j’avais cette passion. J’adore l’improvisation, et ce depuis l’école, et ça se voit dans la pièce. Les gens ont adoré. 

Donc tu improvises beaucoup sur scène ?
Oui. J’ai reçu un pavé de textes, mais je ne peux pas apprendre un texte. J’ai besoin d’improviser ! 

Il y a des similitudes entre toi et ton personnage ?
Oui, c’est pour ça que j’ai accepté la pièce ! Mais contrairement au personnage, je ne prends pas de drogue !

Toi, ton truc, c’est plutôt le champagne ?
Oui, mais pas tout le temps non plus. Tu as vu le corps que j’ai ? Je fais énormément de sport, je ne bois que du thé et de l’eau. Je ne picole pas tous les jours. Après, quand je fais la bringue, je fais la bringue !

C’est nouveau de te voir au théâtre. Et comme souvent, à chaque fois que tu fais quelque chose, certains te critiquent. Tu leur réponds quoi ?
Critiquer, c’est facile, mais les personnes qui te critiquent, elles ne font rien en fait ! Elles, leur job, c’est de critiquer les gens qui essayent de faire quelque chose et de s’en sortir. Quand on sort de là où je viens, on fait tout pour y arriver. Moi, ça fait 20 ans que je fais de la télévision, de la musique et maintenant du théâtre. Donc je n’ai rien à dire à ces gens-là. Ce sont des gens jaloux qui aimeraient sans doute être à ma place. Ils n’ont ni mon cœur, ni mon énergie, ni mon talent, ni mon histoire, ni mon public. Donc j’ai envie de leur dire : « Suck my big dick ! »

Tu vis à Los Angeles, mais ton public est principalement en France. La France, ça reste important pour toi ?
Ça fait 20 ans que j’habite en effet à Los Angeles. Mais mon premier amour et la majorité de mon public sont en France. J’adore la France, j’adore mon public. C’est pour ça aussi que depuis 20 ans, je fais des allers-retours, comme en ce moment, pour jouer dans la pièce.

Tu as d’autres projets à venir ?
Il y a la sortie de l’album, et puis aussi le titre Étienne

Et c’est prévu pour quand, l’album ?
Tu sais quoi, les connards en maisons de disques, ils ne répondent pas au téléphone, donc c’est un peu compliqué…

Reparle-nous de la chanson Étienne, le tube des années 1980 de Guesh Patti, que tu as reprise. Ton clip a fait un buzz incroyable sur les réseaux sociaux…
En fait, cette vidéo, c’est juste un clin d’œil que j’ai fait à la fin d’un photo shoot. Cette chanson me colle à la peau, et comme j’ai une voix criarde et un peu cassée, c’était parfait ! D’ailleurs, la chanson Étienne est dans la pièce de théâtre et on la chante. C’est fantastique ! 

Tu as rencontré Guesh Patty ?
Non, je ne la connais pas. Mais pour moi, c’est la plus grande rockstar en France. Ça change des connasses avec leur voix de bébé de 16 ans. Elles ne ressemblent pas à des stars, elles chantent comme des adolescentes de 12 ans. Elles n’ont pas de couilles au cul. Guesch Patti, ça déménage !

Dans trois mois, c’est l’élection présidentielle. Tu avais dit que tu voulais te présenter. Pourquoi ?
Le public m’avait désigné ! Je recevais plein de messages. Mais on n’a pas pu continuer, car on n’a pas assez d’argent pour la campagne. 

Donc si les conditions étaient réunies, tu aurais poursuivi cette aventure ?
Bien sûr ! Si j’avais les signatures et le budget, je me présenterais à l’élection présidentielle !

Et si tu étais élue, quelles seraient tes premières décisions ?
Si j’étais présidente de la République, je ferais quelque chose pour les sans-abris, en les installant dans les appartements vacants. Quand tu vois les gens dans la rue, sous la pluie et dans le froid, en 2022, c’est complètement incompréhensible. La deuxième chose, ce serait de donner un coup de main aux gilets jaunes. Les gens ne peuvent pas vivre avec 1 000 euros par mois. 

Toi qui joues au théâtre, comment as-tu vécu cette période de fermetures de lieux culturels, de jauges, etc…
J’ai toujours trouvé que tout ça était exagéré. Ça a pris des proportions terribles pour contrôler la population, point barre.

« Je suis une égocentrique, une narcissique. Je me lève le matin, je fais mes trucs. Tu crois que j’ai du temps à consacrer aux gens qui me critiquent ? »

L’année dernière, on a célébré les 20 ans de Loft Story, la téléréalité qui t’a fait connaître. Quel regard portes-tu sur la téléréalité aujourd’hui ?
Pour moi, il n’y a plus de téléréalité, car il n’y a plus de stars ! Les candidats qu’on voit, ils ont zéro talent. Ils ont tous la même tête, les mêmes mimiques, les mêmes tatoos… On ne voit que des faux bad boys… Les meufs sont toutes refaites, toutes connes, avec des voix à la noix. 

Et toi, de ton côté, tu es surprise de l’intérêt que tu provoques ?
C’est vrai que quand je vois des gens crier mon prénom, quand je remplis des salles sans promo, sans passer à la radio, c’est très émouvant, et parfois je craque. Je remercie le Bon Dieu et mon public. 

Tu as l’impression d’être boycottée par certains ?
Heureusement que je n’attends pas la télé pour remplir des salles ! Tu sais, la télé, ils t’appellent toujours quand ils veulent faire un maximum d’audimat. Mais quand c’est toi qui les appelles, il n’y a plus personne ! C’est la vérité ! Les Arthur, Ruquier et compagnie, ils invitent toujours les mêmes ! J’ai envie de dire à Léa Salamé : faisons une vraie interview !

Pourquoi ils ne t’invitent pas selon toi ? Ton style dérange ?
Non, pas du tout. C’est que je suis brillante, et eux, ils aiment bien faire des interviews où ils peuvent malmener leurs invités. Sauf qu’avec moi, ça ne marche pas, je retourne vite la situation ! 

Tu as un caractère très fort et un vrai franc-parler. À ceux qui disent que tu as une grande gueule et que tu es arrogante, qu’est-ce que tu réponds ?
Je m’en fous d’eux, je ne les connais pas ! Je suis une égocentrique, une narcissique. Je me lève le matin, je fais mes trucs. Tu crois que j’ai du temps à consacrer aux gens qui me critiquent ? Je m’en branle totalement ! Je vis à Los Angeles, je veux aller à New York, je vais à New York. Je veux aller à Paris, je vais à Paris. Je fais ma vie !

Et à l’inverse de tes détracteurs, tu as de vrais fans…
Oui. Je pense qu’ils peuvent s’identifier à moi. J’ai un passé difficile. Je n’avais pas de papa, j’ai été à la DDASS, j’ai subi des violences et des abus sexuels, mais je m’en suis sortie toute seule. Je suis partie à Los Angeles, j’ai réalisé, écrit et composé un album avec mon pognon, que j’ai mis sur la table. Et ça, je pense qu’il y a plein de gens qui aimeraient le faire. Pareil, quand j’ai fait Un Dîner presque parfait sur M6 et que j’ai viré la connasse, il y a plein de gens qui auraient voulu le faire. Donc je touche les gens. Ils s’identifient à moi.

Niveau personnel, on lit un peu tout et son contraire sur toi. Tu es toujours avec Ronnie Turner, le fils de Tina Turner ?
Il y en a, qu’ils s’occupent donc des couilles de leur maman ! Ça fait 16 ans que je suis mariée, je n’ai pas à me justifier. Les gens sont malades ! 

Pour finir, quelle serait la consécration ultime pour toi ?
J’aimerais continuer de faire la même chose, la musique, la télé, le cinéma, le théâtre, mais en plus grand… 

Interview réalisée par Jérôme Goulon (Twitter @JeromeGoulon)