EXCLU – Grosse colère de Nadine Morano dans le siège de LR ce mercredi pour les européennes

17 avril, 2024 / Radouan Kourak

À l’approche des élections européennes, l’agitation règne au sein des Républicains. La course à la constitution de la liste de candidats bat son plein, et le parti se trouve confronté à des défis internes complexes. La date limite pour déposer les déclarations de candidature est fixée au 17 mai à 18h00, laissant ainsi un mois aux partis pour finaliser leurs sélections et affiner leur stratégie électorale.

Au cœur de cette agitation se trouve Nadine Morano, ancienne ministre et députée européenne sortante, dont les actions et les déclarations ne cessent de susciter l’attention et la controverse au sein de sa famille politique. Morano est depuis longtemps une figure clé du parti, mais ses relations avec la direction actuelle, en particulier avec Éric Ciotti, sont depuis quelques jours marquées par des tensions.

Lors d’un passage au siège du parti ce mercredi matin, Morano a lancé des critiques cinglantes à l’égard de la composition de la liste, déclarant : « On fait campagne uniquement avec des inconnus, un petit professeur, une agricultrice et un général, tout le monde s’en fout ». Ces mots incisifs et méprisants témoignent de sa frustration face aux choix des deux premiers colistiers de François-Xavier Bellamy. Céline Imart, exploitante agricole du Tarn, connue pour son engagement syndical, et le général Christophe Gomart sont respectivement deuxième et troisième de la liste.

En outre, les tensions entre Morano et Éric Ciotti sont palpables depuis un certain temps. Ciotti, président du parti, et Morano ont eu des désaccords publics et privés, ce qui a entraîné une fracture dans leur relation. Morano a exprimé son mécontentement à plusieurs reprises, critiquant ouvertement Ciotti pour son style de leadership et ses décisions politiques. Un incident récent illustre ces tensions : lors d’un déplacement de campagne d’Eric Ciotti et de François-Xavier Bellamy à Menton sur le thème de la protection des frontières, elle a décidé de s’incruster dans la délégation sans y être invitée. L’incident a agacé Ciotti, qui n’a même pas pris la peine de la citer devant la presse, soulignant ainsi l’ampleur du fossé entre lui et Morano.

En outre, Nadine Morano a également exprimé devant plusieurs cadres LR son sentiment concernant la place de Malika Sorel sur la liste du Rassemblement National, portée par Jordan Bardella. Elle a laissé entendre que c’était elle qui aurait dû occuper cette position, mais a décliné les offres de Bardella. Ces commentaires suggèrent un certain malaise au sein du parti et alimentent les rumeurs sur un éventuel ralliement de Morano à la liste du Rassemblement National.

Très vexée, Morano ne dissimule désormais plus sa colère envers Eric Ciotti. Pire encore, elle l’exprime vivement au sein même du siège du parti de droite, « Eric Ciotti est un petit, qui se prend pour le président de la République, il va dégager », a-t-elle scandé toujours dans un état de colère ce mercredi matin.

Déjà créditée d’une probabilité élevée en interne pour figurer sur la liste, Morano ne cache pas son désir ardent d’obtenir une place éligible, visant spécifiquement la quatrième position. Cependant, ses ambitions sont accompagnées de critiques acerbes envers la direction du parti, alimentant ainsi les tensions internes.

Face à ce climat tendu, la direction du parti se retrouve dans une position délicate. D’une part, Morano représente une figure influente au sein du parti, capable de mobiliser une base interne de soutien fidèle. D’autre part, ses actions et ses déclarations controversées risquent de compromettre l’unité et la cohésion du parti à un moment crucial de la campagne électorale.

Les sautes d’humeur de Morano ne font qu’accentuer le climat de tension persistant au sein des Républicains, craignant une défaite cuisante aux élections européennes. Cependant, elle n’est pas seule engagée dans la lutte interne pour obtenir une place éligible sur la liste, alors que l’incertitude règne quant à la capacité à réaliser un score satisfaisant. Parmi ceux qui attendent avec impatience leur position sur la liste, on compte Julien Aubert, Guilhem Carayon, Geoffroy Didier et Brice Hortefeux.

Un cadre du parti a confié à Entrevue l’importance cruciale du seuil de 5 %. « Dépasser ce seuil est notre objectif ; maintenir les 8 élus actuels serait considéré comme une victoire. Mais réaliser un score dépassant les 10 % serait une immense victoire, comme si on faisait 100 %. », nous a-t-il affirmé. La pression interne pour éviter de tomber en dessous des 5 % est donc tangible, car ce seuil est vital non seulement pour envoyer des élus au parlement européen, mais également pour sauver l’honneur du parti.