Européennes : Les Français de métropole aux urnes

09 juin, 2024 / Entrevue

Les Français de métropole se rendent aux urnes ce dimanche en métropole pour élire leurs eurodéputés, au terme d’une campagne dominée par le Rassemblement national (RN). Cette élection pourrait marquer un tournant avec un possible score historique pour le RN, infligeant un revers significatif à Emmanuel Macron, deux ans après sa réélection.

Après le vote anticipé dans certains territoires d’Outre-mer comme la Polynésie, les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 en métropole. En Nouvelle-Calédonie, où le scrutin s’est déroulé sous haute sécurité suite aux récentes émeutes, 92% des bureaux ont ouvert à 7H00 locales. À midi, le taux de participation y était légèrement supérieur à celui de 2019 (8,81% contre 8,13%).

Les premières estimations seront communiquées par les instituts de sondage à 20H00, à la fermeture des bureaux de vote des grandes villes. Parmi les 38 listes en compétition, seules sept semblent susceptibles de franchir le seuil des 5% nécessaires pour obtenir des sièges. Plus de 49 millions de Français sont appelés à élire 81 des 720 eurodéputés du Parlement européen.

Les sondages prédisent une victoire pour la liste de Jordan Bardella du RN, qui pourrait améliorer son score de 2019 (23,34%) de près de dix points. Avec les 5,5% attribués à la liste Reconquête de Marion Maréchal et les autres listes souverainistes, l’extrême droite pourrait atteindre près de 40% des voix, séduisant des électorats jusque-là réticents, comme les retraités et les cadres.

Jordan Bardella a positionné cette élection comme un « référendum anti-Macron », en vue de la présidentielle de 2027. Profitant de sujets prioritaires pour les Français tels que le pouvoir d’achat et l’immigration, il n’a pas été pénalisé par la guerre en Ukraine ou les débats avec Gabriel Attal. La majorité, menée par Valérie Hayer, a tenté de contrer le RN en dénonçant son « Frexit caché » et son souhait de constituer une « minorité de blocage » au Parlement européen.

La liste de la majorité est estimée à environ 15%, en baisse par rapport à 2019 (22,42%), et pourrait être menacée par celle du PS-Place publique de Raphaël Glucksmann, qui devrait progresser par rapport à ses 6,19% de 2019. À gauche, la liste de LFI menée par Manon Aubry a accusé Glucksmann de trahir l’alliance de gauche Nupes. Jean-Luc Mélenchon espère mobiliser un électorat jeune, malgré des sondages le plaçant autour de 8,5% (contre 6,31% en 2019).

Les écologistes, autour de 5%-6% dans les sondages, espèrent surpasser ces prévisions comme en 2019. Le Parti communiste, avec Léon Deffontaines, aura du mal à atteindre les 5%. À droite, François-Xavier Bellamy de LR tente de dépasser les 8,48% de 2019. Parmi les petites listes, seul le Parti animaliste pourrait réitérer sa performance de 2019 (2,2%).

Le président Emmanuel Macron, qui votera à la mi-journée au Touquet, suivra les résultats depuis l’Élysée. Bien que ce scrutin européen ne soit pas censé avoir de conséquences nationales immédiates, des répercussions politiques pourraient survenir après les Jeux olympiques, à l’automne.