Donald Trump en opération séduction chez les libertariens

26 mai, 2024 / Entrevue

Ce samedi, devant les militants du parti libertarien, le candidat républicain Donald Trump a promis, s’il est réélu, de libérer Ross Ulbricht, fondateur du site Silk Road. Ce site, autrefois considéré comme le plus grand marché en ligne de drogues au monde, a valu à Ulbricht une condamnation à perpétuité.

Donald Trump n’est pas habitué à faire face à un public aussi hostile. Accueilli par des huées et des railleries, il s’est présenté à la convention nationale des libertariens à Washington pour solliciter leur soutien. « Si vous votez pour moi, dès le premier jour, je commuerai la peine de Ross Ulbricht », a-t-il annoncé, promettant ainsi de libérer le créateur de Silk Road, emprisonné à vie pour avoir dirigé ce site de vente de drogues générant des millions de dollars. Sous les applaudissements, Trump s’est également engagé à nommer un libertarien dans son gouvernement.

En 2015, Ross Ulbricht, créateur du site Silk Road, a été condamné à perpétuité sans possibilité de libération. Le site, considéré à un moment comme le plus grand marché en ligne de drogues, avait permis de vendre pour 200 millions de dollars de drogues à travers le monde.

Silk Road, surnommé parfois l’«Ebay de la drogue», opérait sur le Dark Web et permettait l’achat d’héroïne, de cocaïne, de LSD et d’autres substances illégales, ainsi que de faux documents, grâce au bitcoin. Le site garantissait l’anonymat de ses dizaines de milliers d’acheteurs à travers le monde.

Les libertariens ont adopté la cause de Ross Ulbricht, dénonçant sa condamnation comme un abus de pouvoir du gouvernement et une violation des principes du libre marché. Ironiquement, Trump a également pris des positions sévères contre les trafiquants de drogue, allant jusqu’à proposer la peine de mort pour ces délits.

Ce rassemblement politique était loin d’être une célébration unanime pour Trump, qui est habitué à être entouré de partisans dévoués. De nombreux libertariens estiment que ses politiques vont au-delà de ce que devrait être le rôle limité du gouvernement.

« Le parti libertarien devrait proposer ma candidature à la présidence des États-Unis », a-t-il déclaré, suscitant à la fois des applaudissements et des huées. « Seulement si vous voulez gagner, mais peut-être que vous ne voulez pas gagner », a-t-il ajouté.

Le parti libertarien propose régulièrement des candidats marginaux lors des élections, défendant un gouvernement au pouvoir limité, la légalisation de la marijuana, ou encore l’abolition de l’agence fédérale de recouvrement des impôts.

Jeudi dernier, Donald Trump a tenu un rare meeting dans le Bronx, un quartier défavorisé de New York. Il y espère séduire les électeurs hispaniques et afro-américains, dont le soutien à Joe Biden semble s’affaiblir.