Division à gauche : Les Mélenchonistes et les autres face à l’appel pour un « front populaire »

10 juin, 2024 / Entrevue

Les chefs de file du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, et du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel, ainsi que le député insoumis François Ruffin, ont lancé un appel pour constituer un « front populaire » en vue des législatives anticipées du 30 juin. Cependant, la direction de La France Insoumise (LFI) insiste sur le fait que ce rassemblement doit se faire autour du programme de la Nupes.

Les négociations à gauche sont sous tension. Au lendemain de la victoire écrasante du Rassemblement national (RN) aux élections européennes et de l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, Olivier Faure a exprimé ses inquiétudes sur franceinfo, déclarant que « l’extrême droite n’est plus simplement aux portes du pouvoir, mais a mis le pied dans la porte ».

Avec un camp présidentiel réduit à moins de 15% et donc incapable de contrer le RN, le premier secrétaire du PS a estimé qu’« il ne reste que la gauche » pour faire barrage et a appelé à « la constitution d’un front populaire contre l’extrême droite ».

François Ruffin avait déjà émis cette proposition la veille. Sur France Inter, il a ce matin affirmé qu’« il n’y a pas de fatalité » à la victoire du RN, insistant sur les « évidences partagées » à gauche, telles que « la taxation des dividendes », « l’indexation des salaires » ou « la reconnaissance de la Palestine ». Pour lui, ce programme commun permettrait de « partir unis, sur des bases claires » et de s’appuyer sur le score de 32% obtenu par la gauche aux européennes, malgré les divisions internes.

Fabien Roussel a également appelé à l’unité sur le réseau social X, réclamant « un pacte pour la France » et « un front populaire pour une République sociale et écologique ». Selon lui, cela implique que la gauche présente « un seul candidat dans chaque circonscription le 30 juin ».

Le cas du leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, reste néanmoins épineux. Devenu un repoussoir pour ses anciens alliés, Olivier Faure a clairement indiqué sur France Inter qu’il ne s’alignerait pas sur Mélenchon, affirmant qu’il « faut faire du neuf » et qu’il « ne s’agit pas de devenir (ses) supplétifs ».

Du côté de LFI, Manuel Bompard a rappelé sur franceinfo que « ce rassemblement doit se faire sur un programme clair », à savoir « celui de la Nupes » qui a porté la gauche aux législatives de 2022. Il a souligné que « le rassemblement autour de ce programme est simple à faire » et a exprimé son attente de clarté sur les positions des uns et des autres dans les prochaines heures.