Cerise Calixte, la voix de « Vaiana », sort un nouveau single
« Les enfants continuent de me reconnaître comme étant la voix de Vaiana ! »
Après avoir été recalée de The Voice en 2015, ce qui lui a visiblement porté chance, Cerise Calixte est devenue la voix française de Vaiana. Danseuse, musicienne et comédienne, elle sort un single, Juste un peu d’amour, en attendant la tournée Disney, en septembre.
Interview réalisée par Jérôme Goulon (Twitter @JeromeGoulon)
Jérôme Goulon : Parle-nous de ton nouveau single…
Cerise Calixte : C’est une chanson très été, pour faire danser les petits et les grands. Ça parle d’amour, de joie et de rencontres. On a eu l’occasion de tourner un clip qui est dans un esprit qui me correspond, très comédie musicale. Il y a des danseurs, et les enfants pourront apprendre la chorégraphie. C’est produit par Pitchoun Médias et B2C Records. J’ai pu mettre ma patte musicale, donc c’est quelque chose qui me correspond.
Et le clip, vous avez pu le tourner malgré les conditions sanitaires ?
On l’a tourné sur la Côte d’Azur. Ça a été épique, car on devait tourner une première fois en octobre, et puis on a été confinés. On a ensuite tourné en février, on est passés entre les gouttes. Ça a été un tournage Covid, avec des tests, des masques, etc. Donc c’était assez particulier. Donc même avec des bâtons dans les roues, quand on a un joli projet dans le cœur, on y arrive.
Le single est co-produit par Pitchoun Médias. Tu es toujours sur la chaîne ?
Oui, j’y suis depuis deux ans, dans une émission où je raconte des histoires aux enfants le soir. En revanche, les tournages se sont interrompus à cause du Covid. Mais on travaille sur d’autres émissions pour la rentrée.
En tant qu’artiste, comment vis-tu cette période où tu ne peux plus faire de scène ?
J’ai vécu le début du confinement très sereinement, car ça m’a permis de m’arrêter un peu pour la première fois dans ma vie. Pour moi, quand on est artiste, c’est très difficile de refuser du travail et de se dire qu’on a besoin d’une pause. Mes parents sont aussi artistes, et ils me disaient qu’on n’est jamais en vacances. Donc j’ai pu faire une vraie pause et me concentrer sur ce que j’avais envie de faire. C’est de là qu’est venu mon projet de single. Après, je ne me suis pas complètement arrêtée, car je continue de faire des doublages. Et au milieu de tout ça, j’ai eu un bébé…
Félicitations ! Lors de notre dernière interview, je te demandais si tu voulais beaucoup d’enfants. Tu m’avais répondu : « Beaucoup, je ne sais pas. Déjà, un, ça serait bien, après, on verra ! »
Oui ! J’ai accouché en juillet. C’est un petit garçon, Manoé.
C’est lui que j’entends derrière toi ?
Oui ! C’est un futur chanteur, je pense ! ( Rires )
Il a de la chance d’avoir une mère qui incarne une héroïne Disney ! Tu lui chantes des chansons ?
Je lui chante des chansons, je lui raconte des histoires. Quand je joue du piano, il est à côté de moi dans sa chaise haute, et on joue du piano ensemble. Je partage avec lui ce que j’ai en moi. Je le sens très sensible à la musique.
Donc le confinement t’a permis de passer plus de temps avec lui…
C’est vrai, mais le contact avec le public me manque. Ça devient pesant… C’est aussi pour ça que je suis restée proche des gens via mes réseaux sociaux. J’ai animé des sessions pour les enfants, je leur ai donné des cours de chant, je leur ai lu des histoires, je leur ai appris à faire des gâteaux. Et là, plein de choses sont prévues pour la promo du single…
Selon toi, les salles de spectacle doivent rouvrir, ou il vaut mieux rester prudent ?
Je ne suis pas du corps médical, donc je ne peux pas dire si c’est dangereux ou pas de rouvrir les salles. Je fais confiance. J’imagine que si ça ne rouvre par pour le moment, c’est qu’il y a des raisons. D’un côté, c’est forcément compliqué de se dire qu’un petit théâtre ne peut pas rouvrir, alors qu’il y a beaucoup moins de monde qu’un Zénith, et en même temps, je peux comprendre qu’on puisse ne pas faire deux poids, deux mesures, car ça ne serait pas forcément juste. Donc c’est compliqué, et heureusement qu’il y a certaines aides pour les intermittents. En attendant, on respecte les gestes barrières en espérant se sortir de cette situation. Pour s’en sortir, il faut un esprit collectif, et pas individuel…
Tu me disais la dernière fois que ton mari mettait des boules Quies, car il en avait marre de t’entendre chanter. C’est toujours le cas ?
Non, c’est fini ! Depuis, il ne met plus de boules Quies !
Autre projet : la tournée Disney, qui a été reportée à septembre 2021, si tout va bien…
Oui, elle doit avoir lieu de septembre à avril, dans tous les Zenith de France. Ce qui est positif, c’est qu’il n’y a que très peu de monde qui a annulé ses places. On le sent, les gens ont besoin de se projeter sur quelque chose de positif ! Ils ont envie de revenir nous voir. Ça aide à patienter, et c’est très rassurant pour nous. On a eu tous très peur qu’ils annulent tout, mais le public est très solidaire et a besoin de nous C’est à la fois réconfortant et gratifiant !
Durant cette tournée, tu vas reprendre ton costume de Vaiana ?
Complètement ! Je viens en guest chanter les chansons de Vaiana.
Il y a toujours autant d’engouement autour de toi à propos de Vaiana ?
Oui, complètement ! C’est assez surprenant. Récemment, le film est passé sur M6, et je ne m’attendais pas à avoir autant de retours de parents. Je me rends compte que des enfants ont grandi, et du coup, ça touche une nouvelle génération d’enfants. J’ai de nouvelles personnes qui m’écrivent, me disant que leur enfant est fan de moi. C’est assez impressionnant, les enfants continuent de me reconnaître comme étant la voix de Vaiana !
Avant d’être la voix française de Vaiana, tu avais participé à The Voice, en 2015, et aucun membre du jury ne s’était retourné. On te parle encore de The Voice ?
On ne me reparle que très peu de ma participation à The Voice. On me demande parfois si c’est grâce à The Voice que j’ai été choisie pour Vaiana. Ce qui n’est pas le cas ! Du coup, la discussion s’arrête assez vite. J’avais chanté Libérée, Délivrée, mais au final, je suis devenue la voix française de Vaiana !
C’est la preuve qu’il n’y a pas besoin qu’un membre du jury de The Voice se retourne pour faire carrière…
Je ne me suis pas découragée, j’ai continué à travailler, je me suis mise au doublage et j’ai rencontré une directrice artistique qui s’occupait des essais de Vaiana. J’ai passé des essais et j’ai été prise. Je leur ai tout de suite demandé s’ils avaient vu mon passage dans The Voice pour me choisir. Et là, j’ai appris qu’ils ne m’avaient pas vu dans The Voice. Il a été dit dans les médias que c’était grâce à The Voice que Disney m’avait choisie, mais c’est faux. J’ai été au bon endroit au bon moment.
Tu penses qu’ils t’ont choisie en raison de ta ressemblance physique avec Vaiana ?
Et bien non ! En fait, chez Disney, ils ne sélectionnent que sur la voix. Et une fois que la voix est choisie, les photos des chanteuses sont montrées à la Walt Disney Company. Et du coup, quand ils ont vu ma photo, ils ont dit : « C’est une blague ? », car c’est vrai, je ressemble beaucoup à Vaiana.
Pour en revenir à l’actualité, qu’aurais-tu envie de dire aux gens qui auraient peur de revenir dans les salles de spectacle ?
Vous nous manquez beaucoup ! Évidemment, on comprend la peur, moi-même, je ne vois personne en dehors de mon boulot. Une vie sans art, c’est triste. On oublie très souvent où est l’art. À chaque fois qu’on allume sa télé, sa radio, qu’on ouvre un livre, qu’on regarde une affiche, c’est de l’art. Et si les gens arrêtent d’aller voir des spectacles, et qu’ils ne font que consommer sur Internet, tout cela va mourir aussi. Les artistes ont besoin du live et de rencontrer le public !
La culture est essentielle selon toi ?
La culture est essentielle ! Une personne qui dit ne pas avoir utilisé quoi que ce soit qui la ramène à l’artistique ou à la culture dans une journée, c’est une personne qui ment ! ( Rires ) Ça n’existe pas ! Ou alors, je veux bien rencontrer cette personne !
Un dernier mot ?
J’espère avoir l’occasion de partager mon titre sur scène le plus rapidement possible !
Interview réalisée par Jérôme Goulon (Twitter @JeromeGoulon)