Artistes sur les plateformes streaming : la lutte pour une rémunération équitable

13 mai, 2024 / Entrevue

Des milliers d’artistes, parmi lesquels Swann Arlaud, Alain Chamfort, Sandrine Bonnaire, Valérie Donzelli et Agnès Jaoui, ont conjointement exprimé leur frustration et leur désarroi à travers une lettre ouverte, déplorant vivement le système de rémunération actuel au sein de l’industrie du streaming. Cette lettre, initiée par l’Adami, société chargée de la gestion des droits des artistes-interprètes, évoque un point de discorde crucial : la rétribution des artistes en fonction du succès des œuvres auxquelles ils ont participé.

L’objet de leur colère réside dans le fait qu’ils sont rétribués par un forfait fixe, quel que soit le succès commercial ou critique des productions sur les plateformes de streaming, largement dominées par des géants tels que Netflix. Cette rémunération, jugée « maigre » et « unique », est déterminée dès le départ, sans aucune prise en compte du nombre de vues, de saisons ou de la durée de disponibilité de visionnage.

En dénonçant cette situation, les signataires de la lettre ouverte rappellent également une directive européenne de 2019 qui promeut une rémunération « appropriée et proportionnelle » pour les interprètes. Malgré l’adoption d’une loi en France en 2021 visant à transposer cette directive, aucun accord concret n’a encore vu le jour, plongeant ainsi les artistes dans une incertitude totale quant à leur rémunération juste et équitable.

Cette tribune, rendue publique à la veille de l’ouverture du festival de Cannes, revendique donc haut et fort une rémunération plus juste et transparente pour les artistes-interprètes sur les plateformes de streaming. Parmi les 7 000 signataires, figurent également des personnalités telles que Benoît Magimel, Miossec, Bernard Campan (des Inconnus) et d’autres artistes de renom.

Ce mouvement de revendication n’est pas sans rappeler la grève qui a secoué Hollywood l’été précédent, où les acteurs et actrices ont également protesté contre des pratiques de rémunération jugées injustes. Dans ce contexte, les signataires de la lettre n’excluent pas la possibilité de recourir à des actions plus radicales pour faire valoir leurs droits, mettant ainsi en lumière les enjeux cruciaux entourant la rémunération des artistes dans l’ère du streaming.