6 millions d’euros disparus : Méfiez-vous des fausses vidéos

09 avril, 2024 / Entrevue

Interviews fictives de personnalités, fausses vidéos, promesses de « gagner énormément d’argent ». Attention aux nouvelles arnaques. Une Française en a fait l’amère expérience. Plus de 90 000 euros d’investis. Et plus aucune nouvelle. Elle a tout perdu. Pour un homme d’affaires, ce fut bien pire encore.

Tout démarre en mars 2023, quand cette femme se laisse séduire sur Facebook par une publicité mettant en avant les mérites d’une plateforme de trading. « Bernard Arnault, Elon Musk ou Léa Salamé, je ne sais plus », vantent le succès de celle-ci. Des interviews vidéos, des deep-fakes (fausses vidéos), circulent. Jamel Debbouze, Francis Cabrel et Elise Lucet apparaissent dedans. Ils assurent avoir eux-aussi misé cette plateforme. Histoire de vous mettre en confiance. Il n’en est rien.

Sauf que cette Française succombe aux charmes des annonces. En quelques clics, la voilà contactée par une fausse tradeuse. Un numéro basé au Luxembourg n’éveille pas ses soupçons. La plateforme s’appelle Nixse, une société de trading créée en 2020 et installée à Taïwan. C’est exotique mais ça ne freine pas la nouvelle cliente. 800 euros, d’abord. Pour de « petits trades » : l’or, le pétrole… De petits gains aussi. Alors la tradeuse lui propose de gagner plus gros, plus vite.

4000 à 5000 euros de gains mais avec une mise de 20 000 euros ? Banco. Sauf que notre cliente est réticente, alors c’est la tradeuse qui lui annonce avancer l’argent ! Incroyable mais vrai. Sauf que cet argent est bloqué. En confiance, la jeune femme piégée se met à boursicoter seule. En confiance, elle mise, encore et encore. Elle accumule 500 000 euros sur différents comptes. Jusqu’à vouloir récupérer son pactole…

En septembre dernier, elle souhaite assurer et récupérer son capital investi : 90 000 euros. L’argent a disparu, la tradeuse aussi. La jeune femme arnaquée saisit le médiateur bancaire. Son avocat, spécialisé dans ces affaires, a reçu « 600 dossiers » depuis 2023, provenant de « tous les profils, de l’homme d’affaires au smicard », avec un préjudice moyen approchant les 120 000 euros. Colossal. Un chef d’entreprise a même perdu 6 millions d’euros…