Scandale des crèches privées : Louis Boyard veut des auditions à l’Assemblée
Le livre « Les Ogres » de Victor Castanet, publié ce mercredi, a déclenché une onde de choc dans le secteur des crèches privées. L’enquête menée par le journaliste, lauréat du prestigieux prix Albert Londres, dévoile des « pratiques scandaleuses » dans ces établissements, soulevant des questions sur la gestion et la surveillance des crèches privées en France.
Face à ces révélations, le député La France Insoumise (LFI) Louis Boyard, rapporteur de la branche famille pour le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), a réagi avec fermeté. Boyard, visiblement « en colère », compte mener une série d’auditions des dirigeants des principaux groupes de crèches privées, dont Xavier Ouvrard (Babilou), Jean Emmanuel Rodocanachi (Les Petits Chaperons rouges), Philippe Tapié (People and Baby), et Sylvain Forestier (La Maison Bleue). Ces personnalités sont directement pointées du doigt dans le livre de Castanet, et Boyard souhaite éclaircir leur responsabilité dans les dysfonctionnements évoqués.
Le député ne compte pas s’arrêter là. Il envisage également de convoquer Aurore Bergé, ancienne ministre des Solidarités et de la Famille, au cœur d’une polémique. D’après les révélations de Castanet, Bergé aurait, en collaboration avec Elsa Hervy, porte-parole du lobby des crèches privées, tenté de minimiser les scandales en bloquant la mise en place d’une enquête parlementaire complète. À la place, une mission flash de seulement deux mois a été lancée, une décision vivement critiquée par les Insoumis, qui réclamaient une commission d’enquête de six mois.
Bergé, pour sa part, a nié ces accusations dans une récente interview. Elle a affirmé que son objectif était de travailler dans « l’intérêt public » et a rappelé qu’elle avait ordonné deux missions de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur le sujet des microcrèches.
Louis Boyard et le groupe LFI prévoient de poursuivre leurs efforts en proposant une série d’amendements lors des discussions sur le PLFSS, avec l’espoir d’améliorer la régulation des crèches privées et de renforcer la protection des enfants. Ce scandale pourrait bien marquer un tournant dans la gestion des établissements de garde d’enfants en France.