Riad Sattouf refuse Hollywood et relance « L’Arabe du futur » en bande dessinée
Alors qu’il aurait pu voir L’Arabe du futur adapté par Hollywood, Riad Sattouf a décidé de poursuivre l’histoire de son autobiographie graphique avec un tout nouveau projet. Après six tomes publiés entre 2014 et 2022 et un succès international (3,5 millions d’exemplaires vendus, traduits en 23 langues), le dessinateur franco-syrien revient avec Moi, Fadi, le frère volé, qui explore un chapitre inédit de son histoire familiale.
Le projet se concentre sur Fadi, son frère cadet, enlevé par leur père au début des années 1990 et emmené de force en Syrie. Dépeint comme un « frère fantôme » dans les précédents volumes, Fadi refait surface après des décennies de séparation. « Quand je l’ai retrouvé en 2011, c’était comme s’il sortait du néant », raconte Sattouf à l’AFP. Inspiré par leurs conversations, l’auteur se lance dans cette aventure déchirante qui révèle les souvenirs douloureux d’un enfant arraché à sa famille et contraint de grandir loin des siens.
Malgré des propositions alléchantes de studios hollywoodiens, Sattouf a toujours refusé d’adapter L’Arabe du futur au cinéma. « On m’a fait une superbe offre à Hollywood, mais je ne veux pas. Je préfère que les lecteurs découvrent cette histoire en bande dessinée », a-t-il confié. Selon lui, adapter son œuvre à l’écran trahirait l’essence même de son récit autobiographique. L’auteur tient à ce que cette histoire, aussi douloureuse soit-elle, reste intimement liée à la bande dessinée, son médium de prédilection.
Pourtant, Sattouf n’a pas totalement tourné le dos au cinéma. Il travaille actuellement sur le scénario d’un film en collaboration avec les Inconnus (Bernard Campan, Didier Bourdon et Pascal Légitimus), tout en gardant le secret autour de ce projet. Moi, Fadi, le frère volé sera le premier tome d’une nouvelle trilogie publiée par Les Livres du Futur, la maison d’édition que Sattouf a fondée en 2021, affirmant ainsi sa volonté de rester maître de son œuvre.