Retraites, immigration et finances : le RN attaque frontalement Michel Barnier
Le Rassemblement National (RN) a organisé un grand meeting à Nice ce dimanche, rassemblant plus de 5 000 sympathisants. Marine Le Pen et Jordan Bardella ont profité de cette tribune pour attaquer fermement la décision du gouvernement de Michel Barnier concernant le gel temporaire des pensions de retraite, une mesure visant à réduire la dette publique. Cette annonce a particulièrement fait réagir les électeurs du RN, pour qui le report de l’indexation des retraites représente un affront.
« La facilité du gouvernement »
Jordan Bardella, président du RN, a vivement critiqué cette mesure, la qualifiant de « facilité ». Pour lui, le gouvernement choisit de s’attaquer aux retraités plutôt que de prendre des mesures plus structurelles. « C’est la réduction de la générosité de notre modèle social à l’égard d’une immigration que je considère comme une immigration de guichet social. C’est aussi la réduction de la contribution française au budget de l’Union européenne, comme l’ont fait certains de nos partenaires », a-t-il martelé, tout en évoquant la nécessité de lutter contre la fraude sociale.
Les sympathisants présents au meeting, dont beaucoup de futurs retraités, ont exprimé leur frustration face à cette décision. Micheline, proche de la retraite, a jugé la situation « scandaleuse » : « Il y a des retraités qui touchent moins de 1 000 euros et attendent cette indexation avec impatience. Repousser de six mois, c’est les laisser galérer pendant qu’on aide les autres », s’indigne-t-elle.
Un autre sympathisant, Bernard, a souligné l’importance des retraités dans le soutien financier de leurs enfants et petits-enfants : « On est une roue de secours pour les générations qui peinent à s’en sortir. On ne peut pas toujours demander aux mêmes de payer. »
Une campagne permanente pour le RN
Ce meeting à Nice marque le début d’une série d’événements que le RN prévoit d’organiser chaque mois. Marine Le Pen et Jordan Bardella ont lancé ce qu’ils appellent leur « campagne permanente », anticipant de nouvelles élections législatives. Les deux leaders n’ont pas hésité à pointer du doigt le gouvernement pour la gestion des finances publiques. Marine Le Pen a accusé le camp présidentiel d’avoir « ruiné la France », tandis que Bardella a fustigé « l’incompétence profonde » de Michel Barnier et dénoncé « une dissimulation délibérée de l’état réel de nos finances ».
Jordan Bardella, malgré la déception des dernières élections législatives, reste confiant quant à l’avenir du RN. « La victoire du Rassemblement National n’a été que différée », a-t-il affirmé, assurant que le parti est prêt pour les prochaines batailles électorales. « Le temps du pouvoir n’est plus très loin », a-t-il lancé, déterminé à poursuivre la recomposition politique du pays.
Un plaidoyer contre LFI
Au-delà de la question des retraites, Bardella a également pris pour cible la France Insoumise et son leader Jean-Luc Mélenchon, dénonçant « l’extrémisme de gauche ». Il a critiqué les propositions de LFI, les accusant de vouloir « contraindre les Français à la déconsommation » et de prôner une sortie du nucléaire. Il a également raillé leur position sur la propriété privée, rappelant leur souhait d’abolir la loi contre les squats.
En conclusion, le président du RN a résumé la vision économique de LFI de manière cinglante : « Leur modèle, c’est le Venezuela sans pétrole et Cuba sans soleil. »
Le RN semble ainsi intensifier sa stratégie de mobilisation autour de thèmes sensibles, tels que les retraites, l’immigration et les finances publiques, tout en préparant le terrain pour les échéances électorales à venir.