Le secrétaire général de l’OTAN met en garde contre l’isolationnisme dans son discours d’adieu
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a mis en garde les Européens et les Américains contre la tentation de l’isolationnisme, dans un discours prononcé à quelques jours de la fin de son mandat. À la tête de l’Alliance atlantique depuis dix ans, l’ancien Premier ministre norvégien quittera ses fonctions le 1er octobre, où il sera remplacé par le Néerlandais Mark Rutte.
Dans les extraits de son discours publiés par l’OTAN, M. Stoltenberg a souligné que certaines voix, des deux côtés de l’Atlantique, appellent à une séparation des chemins entre les États-Unis et l’Europe. « L’isolationnisme ne garantira la sécurité de personne », a-t-il averti. Selon lui, se concentrer sur des intérêts nationaux à court terme, au détriment de la coopération à long terme, affaiblirait la sécurité collective.
M. Stoltenberg a également rappelé les critiques auxquelles l’OTAN a été confrontée au cours des dernières années. Le candidat républicain à la présidence américaine, Donald Trump, a régulièrement fustigé les alliés européens, les accusant de ne pas assumer une part équitable du financement de l’Alliance, et a même menacé de retirer le soutien américain en cas d’attaque russe.
Pourtant, dans son discours d’adieu, M. Stoltenberg a réaffirmé la pertinence et la force de l’OTAN. « L’Alliance atlantique est forte, unie et plus importante que jamais », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’une coopération renforcée face aux menaces croissantes, notamment la guerre en Ukraine.
Préparatifs face à une éventuelle guerre avec la Russie
Dans un contexte marqué par les tensions avec Moscou, Rob Bauer, le chef du comité militaire de l’OTAN, a averti que l’Occident devait intensifier ses préparatifs pour faire face à un éventuel conflit avec la Russie. Alors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie approche de son deuxième anniversaire, M. Bauer a souligné que l’Alliance doit être prête à « s’attendre à l’inattendu ».
Cet avertissement intervient avant les exercices militaires majeurs de l’OTAN, baptisés « Steadfast Defender 2024 », qui impliqueront 90 000 soldats à travers plusieurs scénarios complexes visant à renforcer la capacité de l’Alliance à mener des opérations sur plusieurs fronts.
Pendant ce temps, la guerre en Ukraine continue d’alimenter les tensions régionales. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a récemment exprimé ses préoccupations face à une possible extension du conflit aux pays voisins de l’Ukraine, alors que des menaces du Kremlin se multiplient à l’encontre des États baltes.
Tensions croissantes entre l’Ukraine et la Russie
Sur le terrain, les combats se poursuivent en Ukraine, avec des lignes de front stables mais des attaques régulières de part et d’autre. La Russie continue de cibler des villes ukrainiennes avec des drones et des missiles de croisière, tandis que Kiev intensifie ses frappes sur des installations économiques et militaires russes. Le 19 janvier, un dépôt pétrolier dans la région russe de Briansk a été attaqué par un drone ukrainien, provoquant un incendie, selon les autorités locales. Alors que l’OTAN renforce sa préparation pour une éventuelle confrontation, la guerre en Ukraine rappelle à quel point les alliances internationales sont cruciales pour la sécurité globale.