L’ADN révèle les mystères d’un site funéraire néolithique des Cévennes vieux de 5000 ans
Des analyses ADN effectuées sur les ossements retrouvés dans le site funéraire de l’Aven de la Boucle, dans les Cévennes, ont permis de dévoiler des informations inédites sur un groupe humain du Néolithique. Ces travaux, supervisés par des chercheurs des universités de Bordeaux et de la Côte d’Azur, apportent un nouvel éclairage sur les pratiques funéraires de cette population, avec une prédominance masculine dans les sépultures, s’étendant sur près d’un millénaire.
Le site, découvert en 1954 et fouillé depuis les années 70, contenait les restes de 75 individus accompagnés d’objets tels que des tessons de céramique et des éléments de parure. Les chercheurs ont mis en évidence une forte proportion d’hommes parmi les individus inhumés, confirmant que trois sur quatre étaient de sexe masculin, selon Mélanie Pruvost, paléogénéticienne au CNRS. Cette découverte suggère une transmission patrilinéaire dans la dernière phase d’occupation du site.
L’étude montre également que ces individus appartenaient à une même lignée familiale, avec des liens de parenté marqués entre eux. Bien que des restes féminins aient été trouvés, leur nombre reste limité, soulevant des questions sur leur accès à la sépulture. « Les femmes pouvaient choisir d’être inhumées avec leur époux ou retourner dans leur foyer d’origine », avance Mélanie Pruvost. Quant aux enfants, leur faible présence reste un mystère commun à d’autres sites néolithiques.
Cette enquête ADN, combinée aux données archéologiques, permet d’observer une continuité génomique malgré des différences culturelles dans les artefacts retrouvés. Des analyses isotopiques futures pourraient encore révéler l’origine exacte de cette population locale, et peut-être expliquer pourquoi l’accès à cette sépulture a été condamné.
Alice Leroy