La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili refuse de signer une loi anti-LGBT
Salomé Zourabichvili, présidente de la Géorgie, a refusé de signer une loi controversée qui restreint les droits des personnes LGBT. Ce texte, adopté par le Parlement en septembre 2024, vise à interdire la « propagande des relations homosexuelles » et l’inceste dans les établissements d’enseignement ainsi que les médias, tout en limitant les rassemblements publics. Soutenue par le parti conservateur au pouvoir, Rêve géorgien, cette législation a été fermement critiquée par les défenseurs des droits de l’homme et les institutions européennes, qui la considèrent comme discriminatoire et stigmatisante.
Malgré la décision de la présidente de renvoyer la loi au Parlement sans y apposer son veto, celle-ci pourrait tout de même être promulguée, car le président du Parlement a le pouvoir de la signer en cas de refus présidentiel. Cette loi, calquée sur des dispositions similaires en Russie, s’inscrit dans une série de mesures conservatrices adoptées par le gouvernement géorgien, renforçant ainsi la fracture politique entre l’exécutif et les institutions législatives.
Les opposants à cette loi, ainsi que des groupes de défense des droits humains, dénoncent la mise en parallèle injuste entre l’inceste et l’homosexualité dans le texte. L’Union européenne a exprimé sa profonde inquiétude, estimant que cette législation porte atteinte aux droits fondamentaux des citoyens géorgiens et pourrait renforcer la discrimination envers les minorités.
Cette nouvelle crise politique intervient dans un contexte de tensions accrues en Géorgie, à l’approche des élections législatives prévues pour le 26 octobre 2024. Le parti Rêve géorgien, connu pour ses positions anti-occidentales, est accusé de compromettre les ambitions de la Géorgie d’adhérer à l’Union européenne et à l’OTAN, en raison de ses affinités croissantes avec Moscou.
Ce n’est pas la première fois que le pays est confronté à des contestations sociales autour de lois inspirées de modèles russes. Au printemps dernier, des manifestations massives avaient eu lieu contre une loi visant à limiter l’influence étrangère, également perçue comme une attaque contre les libertés fondamentales.
Le texte sur les droits LGBT s’inscrit donc dans une stratégie plus large de durcissement législatif, dans un pays où les divisions entre pro-européens et pro-russes continuent de polariser le débat public et de façonner l’avenir politique.