Examen de la procédure de destitution d’Emmanuel Macron par la commission des Lois
Ce mercredi 2 octobre, la commission des Lois de l’Assemblée nationale se penche sur la proposition de destitution d’Emmanuel Macron, portée par La France insoumise (LFI). En s’appuyant sur l’article 68 de la Constitution, les Insoumis accusent le président de la République d’avoir « refusé de reconnaître le résultat » des élections législatives de juillet 2024, qualifiant cet acte de « coup de force démocratique ».
Malgré le feu vert initial donné le 17 septembre par le Bureau de l’Assemblée nationale, les chances que cette procédure aboutisse restent faibles. La résolution devra obtenir l’approbation des deux tiers des parlementaires, députés et sénateurs réunis, une exigence difficile à remplir compte tenu des équilibres politiques actuels.
Une initiative avant tout symbolique
Antoine Léaument, député LFI, a précisé lors d’une conférence de presse que l’objectif n’était pas seulement de destituer Emmanuel Macron, mais d’ouvrir un débat au sein de la Haute Cour parlementaire sur la légitimité de cette action. Les écologistes, tout comme les communistes et certains députés ultramarins, partagent cet appel à la discussion, dénonçant un régime « à bout de souffle » et réclamant une remise en question du présidentialisme de la Ve République.
Cependant, l’initiative suscite des réticences, même parmi les opposants à Macron. Les socialistes, tout en acceptant de transmettre le texte à la commission, voteront unanimement contre cette procédure qu’ils jugent « vouée à l’échec ». Marine Le Pen et le Rassemblement national qualifient l’initiative de « manœuvre d’enfumage » de l’extrême gauche, tandis que le groupe centriste Liot la considère comme une « perte de temps ».
Même si la commission des Lois vote en faveur de cette résolution, elle devra être soumise à l’Assemblée nationale dans un délai de treize jours. La France insoumise, de son côté, tente de mobiliser l’opinion publique à travers une pétition lancée le 31 août dernier, recueillant à ce jour 350.000 signatures. Jean-Luc Mélenchon et son mouvement dénoncent ce qu’ils appellent « une dérive autoritaire sans précédent » de la part d’Emmanuel Macron.