Emmanuel Macron rappelle à Benyamin Netanyahou l’origine onusienne de l’État d’Israël
Le 15 octobre 2024, lors du Conseil des ministres, Emmanuel Macron a fait une déclaration qui pourrait aggraver les tensions diplomatiques entre la France et Israël. Selon des informations du Parisien, confirmées par plusieurs participants, le président français a rappelé à Benyamin Netanyahou que « son pays a été créé par une décision de l’ONU ». Cette remarque, non destinée à être rendue publique, intervient dans un contexte de relations de plus en plus tendues entre les deux dirigeants, notamment en raison de la situation au Sud-Liban.
Tensions au Sud-Liban et critiques envers Israël
Les déclarations du président français surviennent alors que la situation au Sud-Liban est marquée par des incidents entre les forces israéliennes et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL). Ces derniers jours, des tirs répétés d’Israël ont visé des positions de cette force de maintien de la paix, blessant plusieurs Casques bleus. Vendredi 11 octobre, Emmanuel Macron avait déjà condamné ces actions, jugeant « tout à fait inacceptable » que la FINUL soit « délibérément » visée par les forces israéliennes. Le président avait alors averti que « la France ne tolérera pas de nouveau tir ».
Les relations entre Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou se sont nettement dégradées ces dernières semaines. Le 6 octobre, les deux chefs d’État s’étaient entretenus par téléphone, mais la conversation, qualifiée de « franche » par l’Élysée, avait révélé des désaccords profonds. Macron avait notamment plaidé pour l’arrêt des livraisons d’armes à Israël, utilisées dans les opérations militaires à Gaza, une demande qui avait suscité une vive réaction de la part de Netanyahou, qui avait dénoncé cette position comme étant « honteuse ».
Un rappel aux résolutions de l’ONU
En évoquant l’origine onusienne de la création de l’État d’Israël, Emmanuel Macron entend rappeler l’importance du respect du droit international et des résolutions des Nations unies, en particulier dans un contexte de conflit. Le plan de partage de la Palestine adopté en novembre 1947 par l’Assemblée générale de l’ONU avait en effet permis la création d’un État juif, mais aussi un État arabe, ce dernier n’ayant jamais vu le jour.
Une posture diplomatique délicate
Depuis le début des tensions récentes entre Israël et le Liban, Emmanuel Macron semble osciller entre une condamnation ferme de l’antisémitisme et des attaques du 7 octobre, et une volonté de prendre de la distance avec l’axe Israël-États-Unis. Cela se manifeste notamment par des décisions diplomatiques fortes, telles que l’exclusion d’Israël du Salon de la Défense Eurosatory et le soutien à un embargo sur les armes à destination de l’État hébreu. En appelant à un respect strict des résolutions onusiennes, Macron cherche à renforcer le rôle du droit international dans la gestion du conflit, tout en ménageant ses soutiens politiques internes.
Cette déclaration marque un nouveau tournant dans les relations franco-israéliennes, déjà fragilisées, et pourrait avoir des répercussions sur la politique extérieure de la France dans la région.