« Gars des cités », « gosses mal éduqués »… François Hollande s’en prend au foot français

12 octobre, 2016 / Jerome Goulon

Le chef de l’état s’est livré sur sa vision du football français dans un ouvrage publié par deux journalistes du Monde.

 

« Un président ne devrait pas dire ça… » La nouvelle enquête des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, à paraitre jeudi 13 octobre, semble bien porter son titre. Loin des discours lissés des hommes politiques, François Hollande se confie au long des 662 pages, résumé de 61 entretiens privés, sur sa vision de la société française, permettant aux auteurs de décrypter le quinquennat du Président.

Après des premier extraits dévoilés par l’Express, où le chef de l’état développe son point de vue sur l’Islam, affirmant que « la femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne de demain », Yahoo Sport publie de nouveaux propos de François Hollande sur le sport, et notamment le football, sport préféré du Président.

Mais loin de dresser un portrait élogieux, c’est avec des mots tranchants et inattendus que le locataire de l’Élysée décrit le football français, déplorant un « communautarisme, une segmentation, une ethnicisation » au sein de l’équipe de France.

La première saillie remonte à juin 2012, où François Hollande suit avec dépit les performances de l’équipe de France et lâche aux auteurs du livre : « Il n’y a pas d’attachement à cette équipe de France. Il y a les gars des cités, sans références, sans valeurs, partis trop tôt de la France. »  Le fan de foot, qui évolua à Rouen, dresse alors un portrait peu reluisant du footballeur des temps modernes : « Ils sont passés de gosses mal éduqués à vedettes richissimes, sans préparation. Ils ne sont pas préparés psychologiquement à savoir ce qu’est le bien, le mal ».

François Hollande atteste alors : « La Fédération, c’est pas tellement des entraînements qu’elle devrait organiser, ce sont des formations. C’est de la musculation de cerveau »

Mais fort heureusement, le point de vue du chef de l’état change, lors de l’Euro 2016, avec la bonne image d’Antoine Griezmann qui apporte de l’espoir au foot français : « Parfois, il y a quand même une capacité à se fondre dans le commun », apprécie-t-il.

Quand au cas Benzema et l’affaire du chantage à la sextape, le passionné de ballon rond, lâchera à ses interlocuteurs en mars 2016 : « moralement, ce n’est pas un exemple, Benzema ». Ce dernier appréciera…