Air France : les salariés mis à pied ont décidé de parler

16 octobre, 2015 / Jerome Goulon

Les cinq salariés mis à pied par Air France suite aux événements qui ont entaché le Comité central d’entreprise, et qui avait vu plusieurs dirigeants de la compagnie agressés physiquement, ont décidé de parler.

Poursuivis pour leur rôle supposé dans les violences aggravées et relevés de leur fonction, sans solde, à compter du 15 octobre, ces salariés ont souhaité donner leur version des faits tout en restant anonymes.

Sortant du silence pour la première fois, ils s’estiment « traumatisés par les conditions de leur interpellation » d’avoir été « traités comme des bandits » et dénoncent le fait d’avoir « été désigné coupable avant d’être jugés ».

Les cinq employés se  rappellent de leur interpellation, le 12 octobre, notamment l’un d’eux qui, après une nuit de travail, trouve trois policiers devant son domicile : « J’avais l’impression d’être un terroriste. Le pire ? C’était pour mes enfants« . Également « traumatisé par la garde à vue« , pour lui, une simple convocation suffisait…

 

« On est venu là pour nos emplois, pas pour casser »

Concernant les faits, tous nient leur implication dans les violences : « On est venu là pour nos emplois, pas pour casser« , confie anonymement un employé mis à pied. « Je ne regrette pas d’avoir participé à une manifestation pour sauver mon boulot« .

Les cinq salariés, âgés de 35 à 48 ans, seront jugés le 2 décembre devant le tribunal de Bobigny pour « faits de violences en réunion ».